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Sainte Christine l’Admirable

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Fêtée le 24 juillet, cette mystique flamande du XIIIe siècle, surnommée « l’Admirable », a défié la raison humaine par des extases si troublantes que seule la foi permet de les accueillir. Un témoin de premier plan, le cardinal Jacques de Vitry, atteste pourtant de leur réalité

Mystique à Saint-Trond (+ 1224)

Au cœur du Brabant, dans le silence du monastère Sainte-Catherine de Saint-Trond, s’est éteinte vers 1224 une âme hors du commun : Christine l’Admirable, vierge consacrée et mystique, dont les contemporains racontent qu’elle défiait les lois de la nature. Si son existence est aujourd’hui entourée de récits extraordinaires, son principal garant reste le cardinal Jacques de Vitry, chroniqueur rigoureux et homme de foi, qui affirma : « J’ai connu cette femme durant deux ans ; elle était remplie de grâces divines. »

On raconte que Christine, après une grave maladie survenue dans sa jeunesse, fut déclarée morte. Son corps, exposé pour la messe des funérailles, gisait dans le cercueil. Mais au chant du Requiem, elle se leva subitement, s’envola jusqu’aux voûtes de l’église et demeura là suspendue, comme portée par un souffle divin. L’assistance, saisie d’effroi, croyait voir un esprit. Elle-même racontera qu’elle avait entrevu les peines du purgatoire et, par amour, souhaitait revenir pour expier les péchés des autres.Ce retour à la vie fut le début d’une existence d’ascèse radicale. Souvent ravie en extase, errant dans les forêts ou se réfugiant dans les lieux les plus inhospitaliers, elle semblait fuir la compagnie humaine. On la vit se jeter dans des fours ardents, se plonger dans des rivières glacées, se réfugier dans des arbres… autant de gestes insensés aux yeux du monde, mais dictés, selon elle, par l’amour du Christ crucifié et la compassion pour les âmes en peine.

Au monastère de Saint-Trond où elle finit ses jours, elle fut pourtant un modèle d’humilité, de silence et d’obéissance. Là où son extase publique avait tant surpris, sa vie cachée acheva de convertir les cœurs.

Sainte Christine l’Admirable nous rappelle que la sainteté n’entre pas toujours dans les cadres rationnels de nos existences. Sa vie, qui peut troubler notre esprit moderne, invite pourtant à redécouvrir la radicalité de l’Évangile. Elle incarne ce que saint Paul appelait la « folie de la croix », cette sagesse divine que le monde ne comprend pas, mais que le cœur des humbles discerne.

En ce jour de sa fête, l’Église bénit Dieu pour cette âme ardente et insaisissable, et fait sien le cri du psaume :
« Bénis le Seigneur, ô mon âme ! Seigneur mon Dieu, tu es si grand ! (…) Tu t’avances sur les ailes du vent… » (Ps 103)
Oui, Dieu se plaît parfois à passer sur les ailes du vent pour parler aux cœurs simples. Christine, l’Admirable, en fut la messagère fulgurante.

Avec nominis

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