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Sainte Eulalie

La Cantilène raconte la persécution ordonnée dans l’Empire romain sous Dioclétien. On y voit Eulalie, issue d’une famille aisée de Mérida, tenir bon face aux injonctions de renier le Christ

La mémoire de sainte Eulalie demeure profondément enracinée dans l’histoire chrétienne de l’Espagne. Vierge et martyre de Mérida, morte en 304, elle apparaît très tôt dans les sources patristiques. Saint Augustin la cite, de même que Fortunat, évêque de Poitiers, et Grégoire de Tours. La tradition la présente comme une jeune fille de treize ans, condamnée à périr sur un bûcher pour avoir refusé de renier sa foi. Sa compagne dans le martyre, sainte Julie de Mérida, est également honorée.

L’hymne du poète Prudence, qui chante son supplice avec un langage marqué par la légende, reste l’un des textes les plus connus. Dès le VIe siècle, la sainteté d’Eulalie apparaît dans l’art chrétien. À Ravenne, dans les mosaïques de l’église Saint-Apollinaire-le-Neuf, une Eulalie figure au milieu d’une procession de vierges, signe visible de la dévotion qui lui était déjà rendue.L’importance de sainte Eulalie dépasse la seule dimension hagiographique. La fameuse « Cantilène » ou « Séquence de Sainte Eulalie », composée vers 881 en langue romane, est considérée comme le premier poème de la littérature française. Ce texte de vingt-neuf vers, conservé par la bibliothèque de Valenciennes, témoigne d’un moment essentiel pour l’histoire de la langue, de la poésie et du chant chrétien.

La Cantilène raconte la persécution ordonnée dans l’Empire romain sous Dioclétien. On y voit Eulalie, issue d’une famille aisée de Mérida, tenir bon face aux injonctions de renier le Christ. La tradition rapporte qu’au moment de sa mort, une colombe blanche s’éleva de sa bouche vers le ciel, symbole de la pureté de son âme et de la victoire du témoignage chrétien. Le poème se conclut par une prière.Les sources distinguent parfois une Eulalie de Barcelone, mais rien ne permet de la séparer avec certitude de la martyre de Mérida. Les deux datent de la même année et, dans la Séquence, Eulalie est présentée devant l’empereur Maximien. La diversité des traditions et des récits témoigne de la place que cette jeune martyre occupe dans l’imaginaire chrétien, entre piété, légende et mémoire.

À Mérida, depuis les premiers siècles, les fidèles honorent celle qui, dans son adolescence, n’hésita pas à offrir sa vie pour le Christ. Sainte Eulalie demeure l’une des figures les plus vénérées de la tradition hispanique, symbole du courage chrétien et de l’espérance au cœur de l’épreuve.

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