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Sainte Françoise Romaine

En période de guerre et de calamités, elle ouvre sa maison aux affamés et soigne les blessés, n’hésitant pas à puiser dans ses biens pour soulager les plus démunis.

Pénitente romaine (+ 1440)

En plein cœur de la Rome du XVe siècle, alors que les mœurs se relâchent et que la ville s’affaiblit sous les conflits, Dieu choisit une femme pour incarner un idéal de sainteté au sein du foyer et dans le service des plus démunis. Sainte Françoise Romaine (1384-1440), épouse et mère exemplaire, incarne la figure du chrétien pleinement ancré dans le monde sans jamais s’en laisser détourner.

Née dans une noble famille romaine, Françoise est promise dès son plus jeune âge à un destin tracé : à treize ans, elle épouse Lorenzo de Ponziani, un homme bon et pieux avec qui elle partagera quarante ans de mariage. Contrairement aux unions arrangées souvent marquées par l’indifférence, leur foyer devient un modèle d’amour conjugal. Françoise, loin de se replier sur ses obligations domestiques, les vit comme une mission confiée par Dieu : dans la gestion de la maison, dans l’éducation de ses enfants, mais aussi dans le soin des malades et des pauvres.

Son amour du Christ transparaît dans son quotidien. Elle se lève tôt pour prier, se retire longuement dans l’oratoire de son jardin et fait de chaque tâche une offrande à Dieu. Elle n’oppose jamais action et contemplation, convaincue que « Dieu ne l’avait pas choisie afin qu’elle devint sainte pour elle-même seulement, mais pour qu’elle fît servir les dons que Dieu lui avait accordés au salut spirituel et corporel de son prochain. »

Sainte Françoise Romaine se distingue par une charité inlassable. En période de guerre et de calamités, elle ouvre sa maison aux affamés et soigne les blessés, n’hésitant pas à puiser dans ses biens pour soulager les plus démunis. Dieu manifeste sa faveur par des signes visibles, comme le miracle du vin : alors qu’elle distribue sans compter les réserves du cellier familial, les tonneaux ne se vident jamais.

Les témoignages de l’époque décrivent une femme dont la seule présence suffit à réconforter les cœurs attristés, apaiser les inquiets, calmer les emportés et réconcilier les ennemis. Rome la connaît comme une dame d’une immense bonté, soucieuse de la réforme des mœurs et d’une piété sincère.

Après la mort de son mari, en 1436, Françoise Romaine se retire dans la communauté qu’elle a fondée : les Oblates de saint Benoît, destinées aux femmes souhaitant se consacrer à Dieu sans quitter leur engagement dans le monde. Ce monastère, toujours existant à Rome, témoigne de sa vision spirituelle : un lieu où prière et action caritative se conjuguent harmonieusement.

Elle meurt en 1440, non pas dans son couvent, mais chez elle, au chevet de son fils malade, fidèle jusqu’au bout à sa vocation de mère et de servante du Seigneur.

Canonisée en 1608, Sainte Françoise Romaine reste un modèle pour notre époque. Elle rappelle que la sainteté n’est pas réservée aux cloîtres : elle se vit dans le mariage, dans l’éducation des enfants, dans la fidélité aux devoirs quotidiens et dans l’attention aux plus vulnérables.

Dans un monde où l’unité de la famille est souvent mise à mal, où l’engagement chrétien dans la société semble difficile, sa vie nous enseigne que l’amour de Dieu se manifeste pleinement dans la vocation que chacun reçoit. Femme d’oraison et d’action, elle nous invite à sanctifier notre quotidien en y mettant tout notre cœur.

Aujourd’hui encore, elle demeure la patronne des veuves, des oblates et des automobilistes – car, dit-on, son ange gardien lui éclairait le chemin dans l’obscurité. Une sainte à invoquer sur toutes les routes de la vie.

Avec nominis

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