Fondatrice des filles de la Charité (+ 1660)
Louise de Marillac (1591-1660), figure emblématique de la charité chrétienne, incarne l’alliance parfaite entre l’amour de Dieu et le service des plus pauvres. Née dans des circonstances marquées par le secret, fille naturelle d’un grand seigneur, elle fut confrontée dès son jeune âge à la solitude et au rejet. Élevée par les religieuses dominicaines de Poissy, Louise chercha très tôt à donner un sens à sa vie dans la prière et le service.
En 1613, elle épouse Antoine Le Gras, un simple bourgeois. De cette union naît son fils Michel, qui lui causera bien des inquiétudes. Devenue veuve à l’âge de 34 ans, Louise traverse des épreuves intérieures marquées par le doute et la culpabilité. Mais la rencontre décisive avec saint Vincent de Paul orientera radicalement sa vie. Subjuguée par la charité inlassable du prêtre, elle s’engage à ses côtés, devenant l’une de ses plus fidèles collaboratrices.
En 1633, ensemble, ils fondent la Compagnie des Filles de la Charité, plus connue sous le nom des Sœurs de Saint Vincent de Paul. Louise, supérieure de cette jeune communauté, forme ses sœurs à aller là où le besoin se fait le plus pressant. Sa mission ? Servir le Christ dans les pauvres et les souffrants. Elle organise des écoles pour les jeunes filles démunies, met en place l’accueil des enfants abandonnés, développe les visites aux malades les plus pauvres et envoie des sœurs auprès des galériens. Dans chacun de ces gestes, elle voit le visage du Christ souffrant, racheté par le sang de son Fils unique. Son engagement est animé par une passion unique : l’amour des âmes et la dignité de chaque être humain, créé à l’image de Dieu.
Louise de Marillac s’épuise à la tâche, consumant sa vie pour les autres. Elle meurt le 15 mars 1660 à Paris, rue du Bac, là où repose encore aujourd’hui son corps. Comme saint Vincent de Paul, elle offre son dernier souffle dans le service du prochain.
Son œuvre immense sera reconnue par l’Église : béatifiée en 1920, elle est canonisée en 1934 par le pape Pie XI, qui reconnaît en elle un modèle exemplaire de sainteté. En 1960, saint Jean XXIII la proclame patronne de tous les travailleurs sociaux chrétiens, honorant ainsi sa mission au service des plus démunis. Le Pape François, en rendant hommage à son œuvre, a souligné « cette finesse et cette délicatesse de la miséricorde qui ne blesse jamais ni n’humilie personne mais qui relève, redonne courage et espérance ».
Modèle de foi, d’humilité et de charité, Louise de Marillac demeure une source d’inspiration pour tous ceux qui œuvrent au service des plus vulnérables, fidèle témoin de l’Évangile en actes.
Avec Nominis