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Sainte Lucie de Syracuse

Son nom, "Lucie", dérivé du latin "lux" signifiant lumière, symbolise son rôle spirituel. En effet, elle est vénérée comme un phare de lumière dans les ténèbres du monde.

Sainte Lucie, vierge et martyre de Syracuse en Sicile, demeure l’une des figures les plus lumineuses de l’histoire de l’Église, malgré la rareté de détails clairs sur sa vie. Née au début du IVe siècle, elle devient victime de la persécution de Dioclétien, une époque où la foi chrétienne se heurtait violemment à l’ordre impérial. L’histoire de sa vie et de son martyre, bien que légendaire sur certains aspects, reste un modèle de fidélité et de résistance dans la foi.

Son nom, « Lucie », dérivé du latin « lux » signifiant lumière, symbolise son rôle spirituel. En effet, elle est vénérée comme un phare de lumière dans les ténèbres du monde. Le culte de Sainte Lucie, déjà populaire dès le IVe siècle à Syracuse, se répand à travers l’Occident, jusqu’aux confins de la Scandinavie, où la fête païenne dédiée à la lumière et aux mauvais esprits combattant dans l’obscurité fut remplacée par la fête de Sainte Lucie. Cette célébration se tient durant les longues nuits de l’hiver nordique, période où l’on se souvient aussi des doutes qui peuvent assombrir la foi. Il est intéressant de noter que cette lumière symbolique se retrouve au cœur même de l’histoire de Sainte Lucie, notamment lors de ses derniers moments.

La rédaction de sa « passion » remonte au Ve ou VIe siècle et, comme souvent dans les récits de saints martyrs, certains éléments semblent exagérés ou légendaires. Par exemple, il est dit qu’elle aurait résisté à des avances indécentes lorsqu’elle fut enfermée dans un lieu de prostitution, ou qu’elle fut attachée à des bœufs pour être écartelée, mais que ceux-ci restèrent figés. Plus impressionnante encore est l’histoire de son bûcher : les flammes ne parvenaient pas à la toucher, comme si une force divine la protégeait. Sa résistance à la persécution témoigne d’une foi inébranlable.

Les reliques de Sainte Lucie, aujourd’hui conservées à Venise, furent d’abord transportées à Constantinople, un voyage marquant l’étendue de son culte et de sa réputation. Saint Thomas d’Aquin évoque d’ailleurs Sainte Lucie à deux reprises dans sa Somme théologique, soulignant ainsi l’importance de sa sainteté dans la tradition catholique.

Un autre épisode marquant de sa vie est celui de son pèlerinage à Catane, où elle se rendit au tombeau de sainte Agathe pour prier pour la guérison de sa mère. Une fois ce miracle accompli, elle distribua sa fortune aux pauvres, marquant ainsi son dévouement absolu aux autres. Cependant, c’est la manière dont elle réagit face à son juge qui demeure emblématique de son courage. En réponse aux menaces, elle déclara : « Toi tu gardes les volontés de tes princes et moi j’observe nuit et jour les volontés de mon Dieu… Toi tu désires leur plaire et moi je n’ai d’autre ambition que de plaire au Christ seul. Fais donc ce qui te semble utile et moi je ferai ce qui sera utile au salut de mon âme. »

Sainte Lucie, telle une « colonne inébranlable », devint un modèle de foi et de résistance. Son culte se répandit largement à travers le monde chrétien, avec une dévotion particulière dans des lieux comme la Corse, où une vingtaine de sanctuaires lui furent dédiés au Moyen Âge. De Syracuse à Venise, en passant par la Scandinavie, son exemple de lumière dans les ténèbres demeure un phare pour les croyants à travers les âges.

Ainsi, à l’image de la lampe qu’elle portait pour aller à la rencontre de l’Époux, Sainte Lucie nous rappelle la lumière de la foi qui doit éclairer notre chemin, même dans les moments d’obscurité. Dans cette époque où les doutes peuvent assombrir l’âme, son exemple nous invite à rester fermes dans notre fidélité au Christ, prêts à entrer avec Lui dans la salle des noces, là où la lumière ne s’éteint jamais.

Avec Nominis

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