Reine de Germanie (+ 968)
Sainte Mathilde, reine de Germanie et épouse d’Henri l’Oiseleur, incarne l’image d’une souveraine dévouée à la fois à son époux et à son Seigneur. Élevée pieusement à l’Abbaye d’Erfurt, Mathilde fut préparée dès son plus jeune âge à une vie de prière et de charité. Son mariage avec Henri Ier, roi de Germanie et futur empereur, scella une union marquée par l’amour et la foi.
Durant les vingt années de leur mariage, Mathilde soutint son époux dans sa mission de gouverner et de défendre l’empire. Tandis qu’Henri consolidait le pouvoir, Mathilde se consacrait à l’aide des pauvres et des malades, partageant son temps entre la prière et les œuvres de charité. Son principal souci était d’établir le règne de Dieu au cœur même de l’empire.
À la mort de son mari, Mathilde dut affronter l’incompréhension et les critiques de ses propres fils. Othon, devenu le premier empereur de Germanie, lui reprocha ses largesses envers les pauvres et les monastères, les jugeant préjudiciables aux finances du royaume. Mais Mathilde, fidèle à sa vocation chrétienne, ne se laissa pas détourner de ses œuvres de miséricorde. Elle parvint à apaiser les tensions familiales avant de se retirer au monastère de Quedlinbourg, fondé par elle-même, pour y mener une vie de prière et de pénitence.
Elle fit preuve d’une grande humilité et d’une patience exemplaire, acceptant même d’être dépouillée de ses biens par sa propre fille. Son âme trouvait sa joie dans le service des autres et la contemplation du Seigneur. Peu avant sa mort, elle prononça ces paroles empreintes de foi :
« O bon Jésus, je vous remercie de la grande miséricorde que vous faites à votre vile créature de lui donner quelques petites choses à souffrir. Celui qui vous regarde tout déchiré et étendu sur une croix si dure, peut-il avoir une bouche, un cœur et une âme pour se plaindre ? »
En 968, Sainte Mathilde rendit son âme à Dieu à Quedlinbourg, en Saxe, choisissant de reposer aux côtés de son époux bien-aimé. Son héritage perdure à travers les monastères et les œuvres de charité qu’elle fonda. La chapelle Saint Martin du cimetière de Benet, illustrée par un vitrail à son effigie, témoigne encore aujourd’hui de sa foi ardente et de son dévouement envers les plus démunis.
Sainte Mathilde demeure un modèle de foi, de charité et de fidélité conjugale, rappelant que le véritable pouvoir réside dans le service humble et le don de soi au prochain.
Avec nominis
