Martyre à Alésia, en Côte d’Or (+ 252)
La mémoire de sainte Reine, vierge et martyre honorée à Alésia en Côte-d’Or, demeure vivante dans plusieurs diocèses de Bourgogne. Son martyre est traditionnellement situé vers l’an 252, à l’époque des persécutions contre les chrétiens.
Les « Actes » qui racontent sa vie ne sont pas jugés authentiques par les historiens, puisqu’ils s’inspirent largement de ceux de sainte Marguerite d’Antioche. Toutefois, l’antiquité de son culte ne fait pas de doute : dès le Ve siècle, une basilique fut édifiée au-dessus de son sarcophage à Alise-Sainte-Reine, attestant l’importance de sa vénération locale. Le lieu même de son martyre est associé à la célèbre bataille où Vercingétorix se rendit à César, ce qui a contribué à la singularité de la mémoire de la sainte.La tradition rapporte que Reine, orpheline de mère, aurait reçu l’enseignement de la foi chrétienne par sa nourrice. Refusant d’abandonner le Christ, elle fut exécutée pour sa fidélité. Comme souvent, la légende a évolué au fil des siècles, nourrissant une piété populaire forte et enracinée dans la culture locale.
Son culte ne se limite pas à Alise-Sainte-Reine. Dans le diocèse de Sens-Auxerre, une chapelle Sainte-Reine fut bâtie en 1827 à Voisines, en accomplissement d’un vœu fait lors d’un pèlerinage. Ce sanctuaire accueillit longtemps les fidèles, et l’hiver, une messe y est encore célébrée les premiers vendredis du mois, la chapelle étant plus facile à chauffer que l’église paroissiale.On trouve aussi trace de sa dévotion dans le diocèse d’Autun, Chalon et Mâcon, en Saône-et-Loire. À travers ces multiples lieux de mémoire, sainte Reine illustre la persistance d’un attachement populaire à une figure simple et lumineuse de fidélité chrétienne.
Enfin, un détail original témoigne de cet enracinement : l’existence de « boîtes de Sainte-Reine », objets de piété autrefois très répandus, et aujourd’hui recherchés par les collectionneurs.Chaque année encore, le pèlerinage d’Alise-Sainte-Reine rappelle que, bien au-delà de la fragilité historique de ses « Actes », le témoignage spirituel de sainte Reine continue de porter du fruit, enracinant la foi chrétienne dans l’histoire et la culture de la Bourgogne.
Avec Nominis
