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Sainte Thérèse Bénédicte de la Croix (Edith Stein)

Statue de Sainte Thérèse Bénédicte de la Croix (Edith Stein) - DR
Statue de Sainte Thérèse Bénédicte de la Croix (Edith Stein) - DR
Lors de l'invasion nazie et des persécutions anti-juives, Edith Stein a pris la décision courageuse de devenir carmélite à Cologne, prenant le nom de Thérèse Bénédicte de la Croix.

Carmélite – Martyre en Pologne (+ 1942)

Née le 12 octobre 1891 dans le judaïsme, Edith Stein est un modèle de foi et de sacrifice pour l’Église catholique. Professeur d’université à Wroclaw (alors Breslau), elle a progressivement tourné son cœur vers le Christ, malgré l’incompréhension et les souffrances causées à sa famille juive.

Lors de l’invasion nazie et des persécutions anti-juives, Edith Stein a pris la décision courageuse de devenir carmélite à Cologne, prenant le nom de Thérèse Bénédicte de la Croix. Inspirée par les écrits de sainte Thérèse d’Avila, elle a vécu une profonde union avec Dieu, traduisant dans sa vie les « sept demeures » de cette grande mystique, et portant la Croix comme signe de son engagement.

Réfugiée aux Pays-Bas pour échapper à la brutalité du régime nazi, elle fut arrêtée au carmel d’Echt. Huit jours plus tard, le 9 août 1942, elle a trouvé la mort dans les chambres à gaz d’Auschwitz, partageant ainsi le sort tragique de son peuple. En embrassant le martyre, elle a porté le don de soi jusqu’à l’extrême, un témoignage poignant de sa foi inébranlable en Christ.

Canonisée à Rome le 11 octobre 1998, Sainte Thérèse Bénédicte de la Croix a été proclamée copatronne de l’Europe le 1er octobre 1999 par le pape Jean-Paul II. Sa vie et son sacrifice sont devenus des symboles puissants de dialogue et d’espérance pour toute l’Europe. Sa mémoire est célébrée avec ferveur dans le diocèse de Verdun, où elle a été choisie comme nouvelle patronne de la Paroisse du Pays de Stenay.

Edith Stein a également fondé l’Institut Edith Stein, un lieu dédié à l’étude et à la propagation de sa pensée et de sa spiritualité. Son enseignement nous rappelle que « notre amour pour le prochain est la mesure de notre amour pour Dieu« , une leçon essentielle pour les chrétiens et pour toute l’humanité. Elle a enseigné que « l’amour du Christ ne connaît pas de frontière », soulignant que pour les disciples du Christ, personne n’est « étranger ».

À travers son martyre et sa vie de dévotion, Sainte Thérèse Bénédicte de la Croix nous appelle à sortir de nous-mêmes pour porter au monde une raison divine de vivre. Sa profonde conviction que plus on est attiré par Dieu, plus on doit se tourner vers le monde, continue d’inspirer et de guider les fidèles à travers le temps.

Sainte Thérèse Bénédicte de la Croix

Prier avec Sainte Thérèse Bénédicte de la Croix

Pour honorer sa mémoire et prier avec elle, les fidèles peuvent se tourner vers l’icône de Sainte Thérèse Bénédicte de la Croix. Cette image sacrée rappelle son martyre et son inlassable quête de la vérité divine, invitant chacun à suivre son exemple de foi, de courage et de charité.

En célébrant sa vie et son sacrifice, nous rendons hommage à une femme de dialogue et d’espérance, une sainte qui a donné sa vie pour le Christ et pour son prochain. Par ses écrits, sa prière et son témoignage, Sainte Thérèse Bénédicte de la Croix continue de vivre dans le cœur de ceux qui cherchent la vérité et la lumière de Dieu.

Homélie de Saint Jean-Paul II « Les dons et l’appel de Dieu sont irrévocables » (Rm 11,29)

La rencontre d’Edith Stein avec le christianisme ne la conduit pas à renier ses racines juives, mais les lui fait plutôt redécouvrir en plénitude… En réalité, tout son chemin de perfection chrétienne se déroule sous le signe non seulement de la solidarité humaine avec son peuple d’origine, mais aussi d’un vrai partage spirituel avec la vocation des fils d’Abraham, marqués par le mystère de l’appel et des « dons irrévocables » de Dieu.
En particulier, elle a fait sienne la souffrance du peuple juif, à mesure que celle-ci s’exacerbait au cours de la féroce persécution nazie, qui demeure, à côté d’autres graves expressions du totalitarisme, l’une des taches les plus sombres et les plus honteuses de l’Europe de notre siècle.

Elle a ressenti alors, dans l’extermination systématique des juifs, que la croix du Christ était mise sur le dos de son peuple, et elle a vécu comme une participation personnelle à la croix sa déportation et son exécution dans le tristement célèbre camp d’Auschwitz-Birkenau…
Nous nous tournons aujourd’hui vers sainte Thérèse-Bénédicte de la Croix, reconnaissant dans son témoignage de victime innocente, d’une part, l’imitation de l’Agneau immolé et la protestation élevée contre toutes les violations des droits fondamentaux de la personne ; d’autre part, le gage de la rencontre renouvelée entre juifs et chrétiens qui, dans la ligne voulue par le Concile Vatican II, connaît un temps prometteur d’ouverture réciproque.

Déclarer aujourd’hui Edith Stein copatronne de l’Europe signifie déployer sur l’horizon du vieux continent un étendard de respect, de tolérance, d’accueil, qui invite hommes et femmes à se comprendre et à s’accepter au-delà des diversités de race, de culture et de religion, afin de former une société vraiment fraternelle. Puisse donc l’Europe croître !

Puisse-t-elle croître comme Europe de l’esprit, dans la ligne du meilleur de son histoire, qui trouve précisément dans la sainteté son expression la plus haute.

Avec Nominis/EAQ

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