Chaque 26 septembre, l’Église fait mémoire de saints Côme et Damien, martyrs du IIIe siècle, honorés aussi bien en Orient qu’en Occident. Leur culte, attesté dès le Ve siècle, se répandit rapidement : basiliques, oratoires et hôpitaux furent placés sous leur patronage, signe de la reconnaissance des fidèles pour ces deux médecins qui consacrèrent leur vie au service des malades.
Originaires d’Arabie, ils s’installèrent à Cyr, en Syrie, pour y exercer la médecine. La tradition rapporte qu’ils étaient peut-être frères, unis non seulement par les liens du sang mais surtout par la foi. Connus sous le nom d’anargyroi, « les sans argent », Côme et Damien soignaient gratuitement les pauvres, délivraient les possédés et redonnaient courage aux désespérés. Leur pratique médicale se voulait une œuvre de charité, un reflet de l’Évangile incarné dans les gestes les plus concrets de la vie quotidienne.Malgré leurs bienfaits, ils furent arrêtés sous le gouverneur Lysias, qu’ils avaient pourtant eux-mêmes soigné. Refusant de renier leur foi, ils subirent d’horribles tortures avant d’être décapités. Leur tombeau à Cyr devint rapidement un lieu de pèlerinage, où les guérisons miraculeuses se multiplièrent. Leur martyre, vécu ensemble, fit d’eux des témoins inséparables du Christ.
Au Moyen Âge, leur réputation s’étendit en Europe. Ils devinrent les saints patrons des médecins, des pharmaciens et même, un temps, des barbiers. Leur image de guérisseurs désintéressés marqua profondément les mentalités chrétiennes, rappelant que la médecine trouve son sens le plus haut lorsqu’elle se met au service de la vie donnée par Dieu.
La Sagesse de Ben Sirac, citée dans la liturgie, rappelle ce rôle :
« Le Seigneur a donné aux humains le savoir pour que ceux-ci célèbrent ses merveilles. C’est de celles-ci que le pharmacien se sert pour faire des mélanges, et le médecin pour soulager la douleur. Ceux que Dieu a créés restent ainsi en vie ; sur toute la terre, la santé vient de lui » (Si 38, 6-8).
Ainsi, les saints Côme et Damien demeurent pour les chrétiens un exemple lumineux : celui de la gratuité, de la compassion et de la fidélité jusqu’au martyre. Leur fête invite à prier pour les médecins et les soignants, afin que leur mission demeure toujours enracinée dans la dignité de la personne humaine et dans la reconnaissance de Dieu, source ultime de toute guérison.
Avec Nominis