Mémoire liturgique (IIIe siècle)
L’Église célèbre ce 16 septembre la mémoire liturgique des saints Corneille, pape, et Cyprien, évêque et martyr. En Afrique du Nord, la liturgie revêt aujourd’hui un caractère particulier puisque saint Cyprien y est honoré avec solennité.Le 14 septembre dernier, la tradition rappelait déjà la mise au tombeau du pape Corneille et la passion de l’évêque de Carthage. Deux jours plus tard, c’est d’une seule voix que le monde chrétien s’unit pour célébrer ces deux figures liées par une profonde charité et mutuellement fortifiées dans la foi.
Converti à l’âge de quarante-six ans, Cyprien, ancien rhéteur et avocat, avait mené jusque-là une vie marquée par les mœurs païennes. Sa rencontre avec le Christ transforma radicalement son existence : il distribua ses biens aux pauvres et, deux ans plus tard, fut choisi comme évêque de Carthage. Son autorité spirituelle et pastorale fit progressivement de lui le chef reconnu de l’Église d’Afrique.Durant la persécution de Dèce, il accepta de se cacher à la demande de ses fidèles, échappant ainsi à la mort. Mais lorsque Valérien prit le pouvoir, Cyprien fut d’abord exilé, puis rappelé à Carthage, où il fut condamné à la décapitation. Sa miséricorde envers les chrétiens ayant apostasié pour échapper au martyre demeure l’un de ses traits les plus marquants : il affirmait que la miséricorde divine dépasse toujours le plus grand des péchés.
À Rome, le pape Corneille trouva en Cyprien un précieux allié lors de la controverse des lapsi, ces fidèles tombés durant la persécution. Tous deux partagèrent une même fidélité à l’Évangile et un attachement indéfectible à l’unité de l’Église.Après saint Augustin, Cyprien est considéré comme l’un des plus grands témoins de la doctrine de l’Église latine des premiers siècles. Aujourd’hui encore, leur mémoire commune rappelle aux fidèles l’appel à la charité fraternelle et à la fidélité dans la foi, même au cœur des épreuves.
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