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Saints Cyrille et Méthode

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Nés au IXe siècle dans l’Empire byzantin, Méthode et Constantin (qui prendra le nom de Cyrille à la fin de sa vie) sont élevés dans la culture grecque et la foi chrétienne

Apôtres des Slaves (IXe siècle)

L’histoire de l’évangélisation de l’Europe orientale ne saurait être racontée sans évoquer saints Cyrille et Méthode, deux frères issus de Thessalonique, envoyés en mission pour porter la foi chrétienne aux peuples slaves. Fêtés le 14 février en Occident et le 11 mai dans les Églises orientales, ils sont devenus des figures majeures de l’Église indivise et ont été proclamés copatrons de l’Europe par saint Jean-Paul II en 1980.

Nés au IXe siècle dans l’Empire byzantin, Méthode et Constantin (qui prendra le nom de Cyrille à la fin de sa vie) sont élevés dans la culture grecque et la foi chrétienne. Constantin, doté d’une intelligence remarquable, reçoit une formation approfondie en théologie et en langues, tandis que son frère Méthode embrasse d’abord une carrière administrative avant de répondre à l’appel missionnaire.

Le patriarche de Constantinople les envoie d’abord auprès des Khazars, un peuple d’Asie centrale converti au judaïsme. Mais leur mission la plus marquante commence lorsqu’ils sont dépêchés en Moravie à la demande du prince Rastislav, qui cherche à établir une Église indépendante de l’influence germanique.

Cyrille comprend rapidement que la christianisation des peuples slaves passe par une véritable inculturation de la foi. Avec son frère, il met au point un alphabet adapté à la langue locale, connu sous le nom de glagolitique, ancêtre de l’alphabet cyrillique. Ils traduisent les Évangiles, les textes liturgiques et les principaux ouvrages de la foi, permettant aux Slaves de célébrer la messe dans leur propre langue.

Le succès de cette démarche attire l’opposition des clercs germaniques, qui accusent Cyrille et Méthode d’introduire des innovations risquées en célébrant la liturgie dans une langue autre que le latin, le grec ou l’hébreu. Ce conflit les conduit à Rome, où ils obtiennent le soutien du pape Hadrien II, qui reconnaît la validité de leur travail missionnaire et approuve l’usage du slavon dans la liturgie.

Cyrille, malade, prononce ses vœux monastiques à Rome et y meurt en 869. Son frère Méthode, infatigable, poursuit leur œuvre en Moravie et en Pannonie, malgré de nombreuses persécutions de la part des autorités germaniques, qui le font emprisonner pendant deux ans. Il est finalement nommé évêque de Moravie et de Pannonie par le pape et maintient l’œuvre missionnaire, consolidant la foi chrétienne en Europe orientale.

Les deux frères sont aujourd’hui reconnus comme des figures majeures de l’histoire de l’Église, témoins de l’unité dans la diversité des rites et des cultures. Leur travail de traduction et de diffusion de la foi a permis d’ancrer durablement le christianisme chez les peuples slaves, qui ont pu s’approprier la Révélation dans leur propre langue.

Saint Jean-Paul II, en les proclamant copatrons de l’Europe aux côtés de saint Benoît, sainte Catherine de Sienne, sainte Brigitte de Suède et sainte Thérèse-Bénédicte de la Croix (Édith Stein), a souligné leur rôle fondamental dans la construction spirituelle et culturelle du continent. Leur exemple rappelle que l’évangélisation ne peut se faire sans un profond respect des peuples et de leurs traditions, dans la fidélité à l’Église universelle.

Avec nominis

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