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Satire de la religion catholique : ça ne fait plus rire personne, même pas eux

Capture Instagram
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Peut-être Kad Merad aurait-il plus de succès en s’essayant à la caricature d’un responsable religieux d’une autre religion, par exemple un imam ou un rabbin

Le rire se fait rare lorsqu’il s’agit de tourner en dérision la foi catholique. Dernière tentative en date : « Papamobile », comédie de Sylvain Estibal avec Kad Merad, sortie le 13 août. Mais à peine lancé, le film s’enlise déjà dans l’oubli.L’histoire, volontairement irrévérencieuse, met en scène un pape fictif présenté comme un escroc, enlevé par un cartel mexicain. Or, cette idée n’a pas fait sourire grand monde, pas même son producteur Jean Bréhat : « C’est une comédie pas drôle », reconnaît-il.

Les distributeurs, tout aussi sceptiques, ont choisi la stratégie du minimum syndical : pas de promotion, une bande-annonce de 30 secondes, et surtout une « sortie technique » dans seulement sept petites salles en province, loin des grandes villes : Avignon, Bagnoles-de-l’Orne, Saverne, Douvaine, Évian-les-Bains et Romans-sur-Isère. Aucun écran parisien, aucune grande agglomération. Un choix qui en dit long sur les attentes réelles : il ne s’agit pas de conquérir un public, mais de remplir les obligations légales pour éviter de perdre l’investissement déjà consenti.

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Le réalisateur se défend, parlant d’un « voyage absurde dans notre époque » abordant religion, narcotrafic et migrations avec « humour et bienveillance ». Mais pour beaucoup, la « bienveillance » est absente lorsqu’on se moque de la figure du pape et, à travers lui, de la foi d’un milliard de croyants.En vérité, « Papamobile » est l’exemple parfait de ce que devient ce genre de satire : non plus un événement provocateur, mais un produit qui s’effondre avant même d’avoir trouvé son public. Les salles clairsemées de province et l’absence quasi totale de communication sonnent comme un aveu.

Au final, ce n’est pas seulement un échec commercial, c’est le signe d’un désintérêt croissant : Peut-être est-ce la fin d’un certain humour, celui qui, avec toujours les mêmes ficelles, se moque et caricature sans honte les catholiques, leurs symboles et leur foi. Un humour devenu prévisible, qui ne surprend plus, et dont le public semble désormais se détourner.

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