Le Musée de la Seconde Guerre mondiale à Gdańsk a décidé de supprimer toute référence aux héros catholiques polonais tels que Witold Pilecki, saint Maximilien Kolbe et la famille béatifiée Ulma, suscitant une vive réaction et des critiques fort justement indignées. Cette initiative controversée vise à réécrire l’histoire du conflit mondial en effaçant des figures clés catholiques de la résistance polonaise et de la solidarité humaine pendant l’Holocauste, au mépris de leur importance historique et de leur rôle exemplaire.
Les Ulma, résidents de Markowa dans le sud-est de la Pologne, ont fait preuve d’un courage héroïque en cachant huit Juifs dans leur maison, un geste qui leur a coûté la vie lorsque les gendarmes allemands les ont découverts en mars 1944, entraînant également la mort de leurs sept enfants.
La famille Ulma a été reconnue comme “Justes parmi les nations” par Yad Vashem en 1995, et l’Église catholique les a béatifiés en septembre 2023 lors d’une messe présidée par le cardinal Marcello Semeraro à Markowa.
Saint Maximilien Kolbe, né à Zduńska Wola en 1894, a consacré sa vie à la défense de la foi et à la propagation de la dévotion mariale. Arrêté par les nazis en 1941 pour son activité de résistance, il a été envoyé à Auschwitz où il a continué à exercer son ministère, sacrifiant sa vie pour sauver un autre détenu condamné à mourir de faim. Saint Maximilien Kolbe a été béatifié le 17 octobre 1971 par le pape Paul VI, puis canonisé le 10 octobre 1982 par le pape Jean Paul II, devenant une figure vénérée pour son courage et sa compassion.
L’omission délibérée de ces figures catholiques historiques du musée de Gdańsk a été largement condamnée comme une tentative de sacrifier la vérité historique au nom du politiquement correct européen. Cette décision controversée soulève des questions fondamentales sur la représentation fidèle de l’histoire nationale dans les institutions publiques, sous l’égide du ministère de la Culture polonais.
Elle intervient dans un contexte de révisionnisme historique où les interprétations politiquement chargées des événements de la Seconde Guerre mondiale continuent de diviser et de polariser les perceptions nationales et internationales.
Cette remise en question du récit historique par les autorités du musée de Gdańsk met en lumière les défis persistants dans la préservation de la mémoire collective et la commémoration des actes de bravoure et de sacrifice au cours de l’un des chapitres les plus sombres de l’histoire européenne contemporaine.
