Par Stéphane Brosseau
Achevons la découverte de cette cathédrale, quintessence de la symbolique, en insistant sur la présence de la Vierge et en abordant d’autres visions qui ont côtoyé l’approche catholique de cet édifice durant plusieurs siècles.
La maison de Marie
Nous avons vu dans le premier chapitre l’omniprésence de Marie dans cette cathédrale, sous forme de statues, de sculptures ou de vitraux. Du fond de la nef, rappelons que toute la perspective converge vers la figure centrale de la Vierge Marie, qui trône au sommet du vitrail en position de sedes sapientiae, et qui reste très lisible malgré la distance, rappelant que la cathédrale est dédiée à Notre-Dame de l’Assomption. Notre-Dame est entourée des patriarches et prophètes y sont représentés tournés vers elle.
Il est intéressant de s’arrêter particulièrement sur Notre-Dame de la Belle-Verrière. Elle faisait partie d’un vitrail réalisé en 1180. Le vitrail devait se trouver dans l’abside de la cathédrale romane de Fulbert, derrière l’autel majeur, et ainsi, par sa position, il fut sauvé de l’incendie de 1194. Lors de la reconstruction de la cathédrale, ce panneau fut enchâssé dans une composition du XIIIe siècle qui prit place à l’entrée Sud du déambulatoire. Elle fut dès le départ l’objet d’une grande vénération.
Notre-Dame de Belle-Verrière représente la Vierge portant l’enfant en majesté sur ses genoux. Elle est entourée du bleu profond, où se trouve la Jérusalem céleste, dans l’arrondi supérieur du vitrail. Marie est entourée du rouge de l’amour, de la maternité. Du ciel, descend l’Esprit-Saint, représenté par une colombe dont la tête est cernée d’un nimbe crucifère – qui rayonne sur elle. La croix figurant sur ce nimbe est la marque d’une personne divine. Cette représentation illustre les paroles de l’Ange : « Le Saint-Esprit viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te couvrira de son ombre. C’est pourquoi le saint enfant qui naîtra de toi sera appelé Fils de Dieu », et rappelle donc au pèlerin à la fois la divinité du Christ et la conception virginale de Marie, directement reliée à l’Esprit par trois rayons.
Son corps constitue pour Jésus une mandorle. Sa tête en cerclée d’une auréole bleutée entourée d’une couronne de perles, accentuant la séparation entre elle et le reste du monde. Elle est vêtue de bleu, couleur de la Vierge, et d’un voile blanc ; certains y voient une évocation de la relique confiée au IXe siècle, mais cette thèse est peu probable, car jusqu’au XVIIIe siècle, on pensait qu’il s’agissait de la sainte chemise de la Vierge et non de son voile. Elle offre son enfant à l’humanité en le présentant devant elle.
Celui-ci a le cou large, signe qu’il est habité par l’Esprit. Sa main droite est dirigée vers son Père du Ciel. L’enfant Jésus tient un livre sur lequel peut être lue l’inscription « omnis vallis implebitur » (« Toute vallée sera comblée »), citation que Saint Luc met dans la bouche de Saint Jean-Baptiste lorsqu’il annonce la venue proche du Christ : « Préparez le chemin du Seigneur, aplanissez ses sentiers. Toute vallée sera comblée, toute montagne et toute colline seront abaissées ; ce qui est tortueux sera redressé, et les chemins raboteux seront aplanis ;
et toute chair verra le salut de Dieu. » Quatre anges thuriféraires l’encensent (l’encensoir en mouvement étant dirigé vers le Ciel), deux anges céroféraires portent un cierge, deux autres anges au Ciel prient par son intermédiaire en direction de la Terre, pour les hommes. Au pied du trône, quatre petits anges en soutiennent les fondations. Les « colonnes » qu’ils portent et qui soutiennent physiquement le trône représenteraient les quatre évangélistes.
Le chœur est ouvert à présent sur le transept, depuis la destruction du jubé au XVIIIe siècle, mais il est ceint d’une clôture consacrée à la vie de Marie, mère de Dieu, en 40 panneaux et 200 statues à partir du transept Sud et jusqu’au transept Nord. Six autres panneaux à l’intérieur retracent la vie de Marie. Une horloge astronomique est intégrée dans la clôture, juste après la représentation de l’Annonciation. En effet, cela signifie que c’est à ce moment que Dieu est entré dans le temps humain, qu’il a accepté de s’incarner, que son Fils s’est extrait temporairement de l’éternité par amour pour les Hommes. Souvenons-nous que dans le portail Ouest, les signes de zodiaque apparaissaient sur le porche consacré à l’Incarnation (Jésus vient dans le temps des Hommes), et à l’Ascension (il quitte le temps des Hommes).
Marie est encore présente au-dessus de l’ancien maître-autel avec la représentation de l’Assomption. Ainsi, le Sacrifice du Christ n’a pu avoir lieu que grâce au « oui » de Marie.
Mais cette cathédrale fut bâtie pour être l’écrin du voile de Marie. Les chapelles Nord sont traditionnellement consacrées à Marie car du néant, elle transmit la vie.
Toujours au Nord, Notre-Dame du Pilier se situe dans le chœur, entre le transept au niveau du collatéral Nord et le voile. Elle fait partie de la galerie des « Rois de Notre-Dame » et avait la particularité d’être une Vierge Noire jusqu’à sa restauration. A l’image des Madones espagnoles, elle est couverte de riches vêtements. Cette statue fut sculptée dans du bois de poirier en 1497 et placée devant le jubé. Elle ne doit son existence qu’à la volonté du clergé de l’époque d’empêcher les fidèles de descendre dans la crypte (ou plutôt l’église basse, car il y a des fenêtres).
Elle fut posée au Nord-Ouest du transept, sur l’un des piliers du jubé détruit au XVIIIe siècle. En face d’elle, se trouvait une vierge blanche en albâtre. Le pilier unit le Ciel et la Terre, il entre en résonnance avec un pilier de la crypte ; ainsi, les pèlerins le touchaient afin « d’en prendre les énergies ». Elle fut descendue dans la crypte en 1791 et mise à la place de Notre-Dame-de-sous-Terre. De nombreux cierges sont déposés par ses fidèles à ses pieds, car ils passent par Marie pour parler à Dieu, mais aussi car elle est en contact avec les défunts.
Elle fut sauvée de la vindicte des révolutionnaires par cette translation, puisque ce fut la vraie vierge noire qui fut brûlée à sa place. Elle fut remise sur un pilier en 1855, lors de la cérémonie de son couronnement. En septembre 2012, après restauration et découverte de ses couleurs d’origine, Notre-Dame du pilier retrouva le collatéral Nord de la nef.
Enfin, Notre-Dame Sous-Terre, copie datée de 1976 d’après une gravure de 1700 conservée par les sœurs Carmélites de Chartres, ainsi que d’après une copie réalisée au XVIe siècle de l’une des plus anciennes vierges noires en France, l’originale ayant été détruite en 1793, tient son nom de son lieu de conservation : l’église basse. Elle veille ici-bas sur les défunts (« Priez pour nous, pauvres pécheurs, maintenant et à l’heure de notre mort ») et fait le lien avec le monde des vivants.
Les lectures alchimique et ésotérique de la cathédrale.
Il me parait important aussi d’aborder un certain nombre de « lectures » des messages de la cathédrale et des cultes païens associés, développées surtout depuis le XIXe siècle (ce qui est très récent au regard de l’Histoire de la cathédrale). Ainsi, elles peuvent participer à faire réfléchir le pèlerin, mais doivent être manipulées avec beaucoup de mesure et d’esprit critique, car les bâtisseurs ont certainement décliné des messages compatibles avec les consignes des évêques.
A l’origine du sanctuaire, l’enceinte sacrée primitive se serait doté d’un puits. Il était réputé « purificateur et harmonisateur », selon ces thèses, et jouait son rôle de régulateur par la « mise à la terre des énergies cosmiques et telluriques » selon les expressions de cette « école ». Le puits est associé au dolmen, aux mégalithes (12 menhirs) et à la déesse mère, représentée par Bélisama, déesse des eaux qui donna son nom à la Beauce. Les eaux miraculeuses, lunaires, activées par les courants telluriques très puissants, cosmiques et solaires du lieu, attirèrent les foules de malades au cours des XIe et XIIe siècles pour s’y guérir du mal des ardents (ergotisme), comme en ferait foi l’inscription située sur le mur au-dessus des blocs sculptés : « Fons ope divina languentibus est medicina subveniens gratis ubi deficit ars Ypocratis« , » par œuvre divine, cette fontaine est une médecine qui subvient gratuitement aux malades là où l’art d’Hippocrate fait défaut ».
Dans le Cartulaire de Saint-Père, rédigé en 1080, il est précisé que le puits était, depuis l’année 858, l’objet d’un pèlerinage très fréquenté et qu’il s’y opérait beaucoup de miracles. Dans « Le livre des miracles de Notre-Dame de Chartres » de Jehan Le Marchant, écrit entre 1252 et 1262 d’après un ouvrage latin antérieur, un de ces miracles est raconté : « pendant qu’on faisait la procession dans la crypte, un enfant de chœur tomba dans ce puits et il fut impossible de retrouver son corps. Mais l’année suivante, lors de la même procession, on fut étonné de le revoir, vêtu de son aube, qui n’était point mouillée, et tenant son cierge à la main. Il déclara qu’au moment de sa chute, une belle dame, vêtue de blanc, l’avait reçu dans ses bras, l’avait soignée pendant toute l’année et l’avait ensuite remis à sa place. ».
Le puits était comblé en 1580 (peut-être même dès le XIIIe siècle) et caché vers 1650 par le clergé, peu favorable aux pratiques de l’ancienne religion. Il fut redécouvert en 1901 par René Merlet. Dans les sanctuaires dédiés aux cultes des eaux se trouvaient fréquemment des images de divinités protectrices que l’on appelait les Mères, représentées assises avec un enfant sur les genoux.
Une lecture « alchimique » de la cathédrale doit aussi être présentée[i], car elle est en vogue aujourd’hui, mais elle ne date que du XIXe siècle, ce qui est incohérent avec l’Histoire de l’édifice.
L’Alchimie est l’art de la transformation. L’art de se transformer soi-même pour, ensuite, apprendre comment transformer les autres. De nombreux éléments de la Cathédrale de Chartres et les vitraux seraient de magnifiques allégories, à de multiples niveaux, de l’Alchimie.
Construite à partir d’un centre tellurique, une colonne originelle qui ferait le lien entre le monde d’en haut et le monde d’en bas, la cathédrale serait fondée sur un centre sacré. Cette colonne qui détermine l’enceinte du lieu sacré serait l’emplacement de la « première table » ou « table mystique ». L’énigme traditionnelle des constructeurs dit que « trois tables portèrent le Graal : l’une était ronde, l’autre carrée et la troisième rectangulaire ». Toutes trois ont la même surface et leur nombre est 21, ou plutôt 2 et 1. La table rectangulaire est la « table mystique », celle de la Cène. Elle se situe vers l’Orient, après la croisée du transept. Le chœur de Chartres est donc rectangulaire, il a un rapport de 2 sur 1. Les proportions de cette forme sont liées au nombre d’or[ii] : celui-ci correspond à la constante permettant de trouver le périmètre de la surface d’un cercle dont on connait le diamètre. La table rectangulaire contient la racine de la transformation d’une surface angulaire en surface circulaire ; on atteint alors la « quadrature du cercle ».
De la même façon serait construite la table carrée à partir du grand axe de la table rectangle. Le calcul de la table carrée marquerait la limite des premiers collatéraux du chœur. La corde à nœuds des bâtisseurs aurait aussi permis de construire les étoiles à 7 branches, qui dominent l’organisation de la cathédrale. Elle symbolise pleinement l’Incarnation, le Divin devenant matière qui, dans la tradition alchimiste, est symbolisée par les Vierges noires (Notre Dame du Pilier). On retrouve ainsi l’épisode de Melchisédech sculpté au portail Nord (le portail « des initiés ») : le prêtre Melchisédech porte la coupe remise à Abraham et représenterait, selon l’alchimie, le « vase de réception des énergies sacrées de transformation ». Melchisédech avait changé le nom d’Abram en Abraham ; cela alimente le mythe de la « transformation » alchimique.
A Chartres, selon cette théorie, l’homme, le pèlerin, devient vase, être incarné, Graal vivant, qui reçoit au cours de trois voyages les énergies que lui offrent les trois tables, à savoir l’Intuition, l’Intelligence et la Mystique (nous retrouvons nos verbes croire, savoir et connaître).La première table, ou table ronde, serait le labyrinthe, table de transformation intérieure qu’il aborde par une danse. Ce labyrinthe ou dédale déterminerait la limite entre l’espace profane sur le parvis du Temple à l’Occident et l’espace sacré qui mène à la table carrée, parcours d’intelligence et de connaissance. La transformation intuitive réalisée par le pèlerin à l’issue de son passage à travers le labyrinthe le préparerait à passer de l’initiation instinctive à l’initiation consciente, fondée sur le raisonnement. On y retrouverait là certaines analogies avec les rites initiatiques de la franc-maçonnerie. La table carrée permet d’accéder à une connaissance réelle de la matière.
Ainsi, les trois tables ont porté le Graal, selon trois étapes, pour « finir le Grand-Œuvre, la transmutation » :
- la première, « l’œuvre au noir », serait représentée dans la table ronde, le labyrinthe ; il faut dissoudre la matière première, d’ordre physique, psychique et spirituel ;
- la deuxième, « l’œuvre au blanc », la table carrée, à la croisée du transept, est la purification ;
- la troisième, « l’œuvre au rouge », serait la table rectangulaire, représentée l’autel dans le chœur. C’est la phase de transmutation, le dépassement de sa nature, l’accès à l’universel.
Une originalité mérite d’être précisée : l’âne assis portant une lyre (certains auteurs parlent d’un une vielle…) de la tour Sud-Ouest serait lié à l’alchimie. Il ne s’agit pas ici de tourner en ridicule une autorité quelconque comme à Saint-Nectaire par exemple, où l’âne coiffé d’une mitre jouant de la lyre devant le démon évoque l’évêque de Clermont. L’âne est ici positionné sur le contrefort médian du clocher, visible aux yeux de tous. Nulle part ailleurs il n’est représenté aussi grand. La tête d’âne est symbole de Mithra, emblème de la fin de l’initiation. La couleur grise de l’âne, symbole du mercure des alchimistes ; la fonction de l’âne, le transport. Il se relève et se met sur deux pattes, évolution du tellurique au cosmique, de l’horizontal au vertical. Il pourra marcher sur le droit chemin. Le cheval symboliserait la connaissance, l’âne a une mission: la révélation, pour tout homme qui veut entendre, d’où le visage aux grandes oreilles représenté sous ses sabots. Il entend, ses grands yeux ouverts montrent qu’il voit bien, suite à sa transformation, et qu’il est heureux (il arbore un large sourire). L’autre homme, en dessous, insensé, passe à côté et reste dans l’ombre : il ne sera pas transformé.
Les vitraux recèleraient aussi des trésors alchimiques.
Prenons l’exemple de Notre-Dame de la Belle-Verrière. Les secrets instillés alchimiquement dans cet ensemble ont de nombreuses facettes et invitent à une méditation en contemplant le bleu de ce vitrail. Le procédé de création de cette teinte particulière de bleu est aujourd’hui perdu. Les théoriciens de l’alchimie expliquent que ces panneaux ont été infusés par des « énergies électromagnétiques d’Amour Inconditionnel et de Lumière Incessante haute fréquence », proches des énergies naturelles des « eaux de guérison » et les « éveils spirituels » donnés à ceux qui nous entourent et que nous aimons.
Le spectre de la lumière visible remonte du rouge au bleu en passant par le jaune, et chaque couleur que l’on peut percevoir représente une combinaison différente «des énergies d’Amour et de Lumière». Alors que la couleur rouge basse fréquence représente de grandes quantités de Lumière ne contenant que peu d’Amour (pour les vitraux – cet élément est contraire à la symbolique normale des couleurs, pour laquelle le rouge est symbole d’amour), et que la couleur bleue haute fréquence représente de grandes quantités d’Amour ne contenant que peu de Lumière, le jaune doré et sa fréquence moyenne sont utilisés pour indiquer un équilibre parfait entre les énergies de l’Amour Inconditionnel et de la Lumière Incessante. Directement sous la Vierge, trois panneaux décrivent le récit bien connu dans le Nouveau Testament du premier signe ou miracle de Jésus aux Noces de Cana.
Soit. Ces théories paraissent séduisantes mais elles risquent de mener à construire un système qui s’auto suffirait, qui s’attacherait à la transformation de l’homme par lui-même, grâce à ses mérites, plus qu’à la rencontre aimante de celui-ci avec son Créateur. Il convient donc d’en connaître les limites et les incohérences, voire les incompatibilités, avec la religion chrétienne.
Pourquoi ne pas admettre que si l’on se trouve bien en ce lieu, ce n’est pas par un artifice, un calcul, une machinerie intellectuelle, psychologique ou ésotérique, mais bien parce que l’Homme y rencontre son Créateur, que ça l’équilibre et le rend profondément heureux, parfois jusqu’aux larmes, par un don de l’Esprit ?
Je n’aborde pas ici d’autres thèses plus fantaisistes, mettant en scène la pyramide de Khéops, les sphinx, le troisième œil etc.
Ainsi, la cathédrale de Chartres s’inscrit dans une tradition multiséculaire de symbolique.
Supplantant le monde païen, les chrétiens en ont peu à peu adopté certaines représentations, voire certains rites. Après avoir toujours voulu transmettre un message à leurs contemporains selon les langages de leur époque, les bâtisseurs n’ont pas hésité à détruire aussi d’anciennes parties de bâtiment. Depuis moins de deux siècles seulement, la conscience de l’importance du patrimoine est forte et très bénéfique. Aujourd’hui, les « nouveaux bâtisseurs » restent fidèles à l’esprit de leurs prédécesseurs, en continuant à faire vivre la tradition symbolique.
Les clefs de lecture abordées ici sont valables quasiment partout dans la chrétienté, mais aussi en grande partie dans des espaces non religieux. Il serait souhaitable de continuer à comprendre cette « langue », sans quoi nous nous condamnerions à perdre nos racines, notre identité, le sens de notre culture.
Mais la symbologie n’est pas qu’un exercice de connaissances intellectuelles ; elle est aussi expérience de la découverte de Dieu, si on le désir, cheminement intérieur, parfois très personnel. Rappelons-nous la première expression utilisée pour présenter Chartres, « Bible de pierre », à la fois œuvre humaine et divine, et ses 3 grands messages : La Présence du Christ et la Lumière du monde dans la cité (face au soleil levant au solstice d’été), le sanctuaire pour le Dieu trinitaire et Marie, ainsi que le chemin de conversion…
Stéphane Brosseau
[i] Cf. l’article « la cathédrale de Chartres et le nombre d’or » – Magdala -11 décembre 2013 (site franc-maçon).
[ii] Cf. « nombre d’or » de l’encyclopédie en ligne. Le nombre d’or (ou section dorée, proportion dorée, ou encore divine proportion) est une proportion définie initialement en géométrie comme l’unique rapport a/b entre deux longueurs a et b telles que le rapport de la somme a + b des deux longueurs sur la plus grande (a) soit égal à celui de la plus grande (a) sur la plus petite (b) c’est-à-dire lorsque : a + b / a = a / b .
Le découpage d’un segment en deux longueurs vérifiant cette propriété est appelée par Euclide découpage en « extrême et moyenne raison ». Le nombre d’or est maintenant souvent désigné par la lettre φ (phi). Ce nombre irrationnel est l’unique solution positive de l’équation x2 = x + 1.
Il vaut V(racine carrée de) : 1 + V5/2 ≈ 1,618 0339887
Il intervient dans la construction du pentagone régulier. Ses propriétés algébriques le lient à la suite de Fibonacci et au corps quadratique ℚ(√5). Le nombre d’or s’observe aussi dans la nature. Des artistes l’ont également adopté (architecture de Le Corbusier, musique de Xenakis, peinture de Dalí, écrits de Paul Valéry).
L’histoire de cette proportion commence dans l’Antiquité sans être vraiment datée ; la première mention connue de la division en extrême et moyenne raison apparaît dans les Éléments d’Euclide. À la Renaissance, Luca Pacioli, un moine franciscain italien, la met à l’honneur dans un manuel de mathématiques et la surnomme « divine proportion » en l’associant à un idéal envoyé du Ciel. Cette vision se développe et s’enrichit d’une dimension esthétique, principalement au cours des XIXe et XXe siècles où naissent les termes de « section dorée » et de « nombre d’or ». Celui-ci est érigé en théorie esthétique et justifié par des arguments d’ordre mystique, comme une clé importante, voire explicative, dans la compréhension des structures du monde physique, particulièrement pour les critères de beauté et surtout d’harmonie ; sa présence est alors revendiquée dans les sciences de la nature et de la vie, proportions du corps humain ou dans les arts comme la peinture, l’architecture ou la musique. À travers la médecine, l’archéologie ou les sciences de la nature et de la vie, la science infirme les théories de cette nature car elles sont fondées sur des généralisations abusives et des hypothèses inexactes.