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Sidney Sweeney : de Immaculate à la pub de jeans, une artiste qui fait débat pour des raisons bien différentes

Sidney Sweeney - DR
Sidney Sweeney - DR
Entre esthétique mariale détournée, foi et tempête médiatique autour d’une publicité de jeans, le parcours de Sidney Sweeney met en lumière un enjeu plus profond : la différence entre une identité culturelle, liée à une origine ou à une ethnie, et une identité religieuse, enracinée dans la foi chrétienne et universelle

Star montante d’Hollywood, Sidney Sweeney dit avoir grandi « dans une petite ville très catholique ». À l’écran, elle avait endossé le rôle d’une religieuse dans Immaculate, un film ouvertement sacrilège et théologiquement bancal.Connue pour ses rôles dans Euphoria et The White Lotus, Sidney Sweeney s’était investie en tant qu’actrice et productrice dans Immaculate, sorti en mars 2024. Elle y interprétait Sœur Cecilia, une Américaine rejoignant un couvent italien isolé où elle se retrouvait enceinte d’une mystérieuse conception immaculée. Dans un entretien, Sidney Sweeney expliquait avoir été inspirée de l’imagerie catholique pour enrichir son rôle, tout en séparant son vécu personnel de celui de ses personnages.

Mais cette œuvre, qui empruntait largement aux symboles marials, trahissait profondément le sens de la foi catholique qu’elle prétendait évoquer. Sur Reddit, un fidèle résumait : « Ce film est théologiquement puéril… Les nonnes et prêtres commettent tant de péchés mortels que c’en est franchement absurde… Tout ce que le clergé fait dans ce film est satanique. » OSV News, média catholique américain, l’avait classé dans la catégorie « O » (moralement offensant) pour sa violence graphique, son humour jugé sacrilège et ses images perçues comme blasphématoires.L’équipe du film avait même relayé sur les réseaux sociaux les réactions outrées de croyants : « Diabolique, sacrilège, purement maléfique et grossièrement offensant… Ce film vomit sur tout ce qui est saint. » Si quelques projections-test, comme celle organisée dans une église protestante, avaient suscité un intérêt mêlé de choc, l’impression dominante demeurait celle d’un spectacle exploitant la religion comme un simple décor sensationnaliste.

La critique cinématographique, elle, saluait surtout la mise en scène et le style. Time parlait d’une relecture « bad-gal blasphemy » du folklore catholique, exploitant ses symboles pour dénoncer la misogynie institutionnelle dans un cadre horrifique. The Times soulignait l’usage des ressorts classiques de la peur liée au catholicisme : rituels, culpabilité, blessures physiques. Une approche que beaucoup de croyants percevaient non comme un hommage, mais comme une caricature destinée à provoquer.

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À cette controverse cinématographique s’est ajoutée une polémique d’un tout autre genre : la campagne publicitaire American Eagle où Sidney Sweeney jouait sur le double sens entre gènes et jeans. Certains critiques y avaient vu un message racial implicite, non en raison de son jeu ou de sa sensualité, mais de son apparence physique et de ce qu’elle représentait dans l’imaginaire collectif, une femme blanche.Au-delà des polémiques autour de Sidney Sweeney, c’est un enjeu bien plus profond qui affleure : la différence entre identité culturelle et identité religieuse, et la manière dont notre époque brouille volontairement la frontière entre ce qu’un homme croit et ce qu’il hérite d’une culture, comme si la foi chrétienne n’était qu’une couleur locale parmi d’autres.Ces deux affaires révèlent un problème plus large : dans une partie de la culture occidentale, la foi chrétienne, lorsqu’elle façonne l’identité d’une personne, est souvent ramenée au rang d’accessoire ou, pire, amalgamée à des critères purement culturels ou ethniques. Cette confusion est particulièrement insidieuse, car elle permet de discréditer la foi elle-même en la réduisant à un marqueur de nationalité, de couleur de peau ou d’héritage historique.

Sidney Sweeney pour une marque de jeans

Or, l’identité religieuse chrétienne n’est pas une construction culturelle ou ethnique : elle est enracinée dans la rencontre avec Jésus-Christ et dans l’adhésion à sa Parole. Elle façonne l’âme, structure la vie, oriente les choix et engage la personne tout entière.Le christianisme, par essence, est universel : il ne s’arrête pas à la couleur de la peau, à l’origine géographique ou à la langue parlée.

On trouve des chrétiens sur tous les continents, dans toutes les cultures et dans toutes les classes sociales. Assimiler cette identité spirituelle profonde à un simple attribut culturel revient non seulement à dénaturer sa nature, mais aussi, au fond, à nier Celui qui en est la source.Sidney Sweeney ne semble pas être une chrétienne modèle, peu importe, ce n’est pas la question ici. Ce qui compte, c’est que dans la critique qui lui est faite, c’est aussi la foi chrétienne qui est vidée de son sens et instrumentalisée. Et cela n’est pas innocent, c’est le signe d’une volonté persistante, dans une partie de réduire l’Évangile à un symbole déconnecté de la vérité moderne porteuse des ideologies leqs plus fantaisistes.

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