Le 20 mars à 11h38, lors de l’équinoxe de printemps, la cathédrale de Strasbourg révélait autrefois un spectacle exceptionnel : un rayon vert frappant directement le torse du Christ, un phénomène lumineux d’une rare beauté, découvert en 1972 par Maurice Rosart. Cet ancien géomètre, aujourd’hui âgé de 88 ans, a consacré sa vie à la mise en valeur de ce phénomène unique au monde.
« C’est beau, c’est scientifique, c’est unique au monde. C’est crétin, totalement absurde d’avoir fait disparaître ça, c’est un manque de culture manifeste, » déclare Maurice Rosart, avec une indignation légitime.
France 3 Est nous précise que ce phénomène, rendu visible par une restauration des vitraux au XIXe siècle par Gustave Klotz puis après-guerre, attirait chaque année des centaines de visiteurs passionnés par cette manifestation de lumière symbolique. Pourtant, en 2022, une décision incompréhensible a provoqué la disparition du rayon : une patine réversible a été appliquée sur le verre vert, occultant définitivement le passage de la lumière.
La disparition du rayon vert suscite l’incompréhension et la colère de Maurice Rosart, qui n’a jamais manqué un équinoxe pour admirer ce spectacle. Soutenu par son avocat Julien Laurent, il a décidé de saisir la justice. Cependant, en mars 2023, le tribunal administratif a rejeté sa demande en considérant que « l’intérêt public au point de vue de l’histoire et de l’art était trop limité » pour justifier la suppression de la patine.
Lire aussi
« Nous avons mis en avant le fait que la pose de la patine, même provisoire, n’a jamais donné lieu à autorisation, » confie maître Laurent à France 3 Régions. Mais la justice est restée sourde à cet argument, considérant que l’impact patrimonial de cette lumière n’était pas suffisant pour remettre en cause la décision.
Pour Maurice Rosart, cette bataille est devenue « le combat de ma retraite. Ça me maintient en vie. » il continue de mobiliser l’opinion publique, alerte la presse et diffuse des informations sur les réseaux sociaux pour faire renaître son « trésor ». La pétition qu’il a lancée a déjà recueilli plus de 4 450 signatures, témoignant du soutien massif des amoureux de la cathédrale et des défenseurs du patrimoine.
Cette affaire pose une question cruciale : pourquoi sacrifier un phénomène aussi rare et chargé de symbolique, alors même que les visiteurs affluaient pour l’admirer ? La cathédrale, édifice sacré, se voit ainsi privée d’une manifestation lumineuse qui, par sa symbolique, invitait à la contemplation et à la méditation.
