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Syrie : Ahmad al-Chareh rencontre des représentants chrétiens

Ahmad al-Chareh  - DR
Ahmad al-Chareh - DR
Ahmad al-Chareh, chef du nouveau gouvernement syrien, a tenu une réunion importante mardi avec des représentants de la minorité chrétienne du pays. Ce geste est perçu comme une tentative de rassurer les minorités.

Ce geste rapporté par le nouveau commandement général syrien, largement perçu comme une tentative de rassurer les minorités est la première de ce type depuis que la coalition menée par Hayat Tahrir al-Sham (HTS) a pris le pouvoir le 8 décembre. Organisée à Damas, la rencontre a rassemblé des responsables de diverses confessions chrétiennes, notamment orthodoxe, catholique, arménienne orthodoxe, anglicane et syriaque orthodoxe. Des photos partagées sur les comptes Telegram officiels montrent M. al-Chareh, vêtu d’un costume et d’une cravate, discutant avec des dirigeants religieux dans ce qui est qualifié d’étape essentielle pour promouvoir l’inclusivité.

La communauté chrétienne de Syrie, historiquement petite mais influente, a exprimé des préoccupations croissantes à la suite d’actes de vandalisme et de violences. La semaine dernière, un sapin de Noël a été incendié dans une ville du centre de la Syrie, un acte attribué à des combattants étrangers d’un groupe djihadiste. Bien que cet incident ait été condamné par un dirigeant local de HTS, il a accru les inquiétudes sur la protection des droits des minorités sous le nouveau régime.

Parallèlement, des tensions se sont intensifiées au sein de la communauté alaouite à laquelle appartient la famille Assad, après qu’une vidéo montrant une attaque contre un sanctuaire vénéré a circulé. Ces incidents soulignent les défis complexes auxquels le nouveau gouvernement est confronté pour unifier une société profondément divisée.

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La réunion de M. al-Chareh avec des représentants chrétiens est perçue comme un effort symbolique visant à projeter une image d’inclusivité et de réconciliation. « C’est une étape cruciale pour garantir que les diverses communautés syriennes se sentent représentées et protégées durant cette période de transition », a noté un observateur du Groupe international de crise.

De plus, la nomination de Maysaa Sabrine, première femme à occuper le poste de gouverneure intérimaire de la Banque centrale, a été saluée comme une avancée progressiste. Mme Sabrine, experte financière et première adjointe du gouverneur de la Banque centrale depuis 2018, symbolise l’engagement du gouvernement à moderniser et à représenter la diversité dans la gouvernance.

La nouvelle administration doit également renforcer sa position sur la scène internationale. Mardi, le ministre syrien des Affaires étrangères, Assaad al-Chibani, a discuté de la stabilité régionale avec son homologue égyptien, Badr Abdelatty. Les deux responsables ont souligné l’importance de la coopération pour la prospérité au Moyen-Orient.

Sur le plan intérieur, des efforts pour réduire les divisions étaient visibles lundi, lorsque M. al-Chareh a rencontré une délégation des Forces démocratiques syriennes (FDS), une coalition dominée par les combattants kurdes et soutenue par les États-Unis. Selon un responsable s’exprimant sous couvert d’anonymat auprès de l’AFP, cette rencontre visait à établir un dialogue et à apaiser les tensions.

La réunion avec les représentants chrétiens, bien qu’importante, met en évidence le défi colossal auquel le nouveau gouvernement est confronté. Le régime Assad, qui se posait comme protecteur des minorités, contraste fortement avec les racines islamistes de la coalition dirigée par HTS, soulevant des questions sur l’avenir du pluralisme en Syrie.

Alors que la Syrie entame ce chapitre incertain, le monde observe avec attention. Pour l’instant, des gestes comme l’inclusion des représentants chrétiens et l’engagement avec les factions kurdes indiquent une volonté de s’attaquer aux divisions profondes. Toutefois, seule la durée permettra de savoir si ces efforts se traduiront par une stabilité durable.

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