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Témoignage : « Non à l’euthanasie de notre église » , le président d’une association en appelle à Rachida Dati pour empêcher qu’une église du XIᵉ siècle soit rasée

@tribunechretienne
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« Nous sommes abasourdis », confie le président à Tribune Chrétienne . « Nous avons l’impression qu’on veut sceller le sort de notre église ( XIème siècle) en silence. »

Le maire de Quelaines-Saint-Gault s’apprête à faire raser une église du XIᵉ siècle pour y créer un « jardin du souvenir ». Deux recours déposés par l’Association pour la sauvegarde de l’église de Saint-Gault viennent d’être rejetés. Contacté par la rédaction de Tribune chrétienne, son président, Christophe Logeais, en appelle désormais à la ministre de la Culture, Rachida Dati et saisit le conseil d’état. Un décret de désaffectation, actuellement à l’étude à la préfecture, pourrait bientôt ouvrir la voie à sa démolition. Pour les habitants, ce serait une blessure irréversible.« C’est un témoin de la présence chrétienne dans le village, pas un simple bâtiment abandonné », insiste Christophe Logeais, président de l’Association pour la sauvegarde de l’église de Saint-Gault : « Même si elle n’a pas d’éléments architecturaux extraordinaires, cette église du XIeme siècle fait partie de notre mémoire. Nous ne pouvons pas la laisser disparaître. »

L’association rappelle que la Direction régionale des affaires culturelles (DRAC) et les Bâtiments de France sont au courant de la situation, après leurs visites techniques organisées à la suite du courrier adressé à la ministre de la Culture. Ces services avaient alors constaté que l’église se trouvait dans un état « suffisant pour être sauvegardé », préconisant une simple mise hors d’eau et une sécurisation rapide.Malgré ces constats, la municipalité a maintenu son projet de démolition pour créer à la place un « jardin du souvenir » de 130 000 euros. « Pour un peu plus, on pouvait sécuriser le toit et sauver l’église. C’est incompréhensible », déplore Christophe Logeais.

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Rappelons qu’à ce jour l’église n’est pas désacralisée et que deux recours ont été déposés devant le tribunal administratif de Nantes pour contester la désaffectation de l’église et l’inaction du maire. Tous deux ont été rejetés , le dernier, sans même qu’une audience publique ne soit tenue. « Nous sommes abasourdis », confie le président à Tribune Chrétienne . « Nous avons l’impression qu’on veut sceller le sort de notre église en silence. » Et il poursuit, avec amertume : « Nous avons été naïfs, car nous avons cru qu’un maire, qui lui-même a été baptisé comme moi dans cette église, aurait un quelconque état d’âme. Mais pas du tout. On a cru qu’il n’oserait pas prendre cette décision. On a trop attendu pour attaquer au tribunal. On n’a jamais imaginé que l’église pouvait réellement être détruite. »

Désormais, l’association se tourne vers le Conseil d’État, ultime recours avant la disparition annoncée du sanctuaire. « Il nous reste quinze jours. Si le décret est signé, l’église sera détruite. Nous demandons à la ministre d’intervenir. Elle seule peut empêcher ce désastre. » Soutenu moralement par plusieurs défenseurs du patrimoine, dont Stéphane Bern, qui a qualifié la situation de « dramatique », le combat de Saint-Gault dépasse largement les frontières de la Mayenne. Il illustre un phénomène de plus en plus fréquent : la disparition silencieuse des églises rurales, victimes du désintérêt politique et du manque d’entretien.

Madame Dati, cette fois, le patrimoine vous appelle. Car à Quelaines-Saint-Gault, ce ne sont pas seulement des pierres que l’on s’apprête à raser, mais un pan de l’âme de la France.

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