Martin Scorsese, le réalisateur légendaire connu pour ses films audacieux, se lance dans un projet intime et profondément spirituel avec The Saints, une série documentaire qui explore la vie et l’héritage de huit saints emblématiques de l’histoire chrétienne. Diffusée sur Fox Nation, cette série est le fruit d’une passion de longue date de Scorsese, qui a grandi à New York, immergé dans l’univers de la Saint-Patrick’s Old Cathedral, et a longtemps médité sur les figures des saints.
Le premier épisode de The Saints s’ouvre sur l’histoire de Jeanne d’Arc, une jeune fille de 14 ans qui, après avoir entendu des voix, mène les armées françaises contre les Anglais. Sa foi inébranlable et son courage, malgré les accusations injustes qui l’ont conduite au bûcher, font d’elle une figure centrale de l’histoire chrétienne. « Elle devient une nuisance politique, elle est capturée, jugée, condamnée, brûlée sur le bûcher, et à ce moment-là, une colombe s’élève du feu », raconte Scorsese, évoquant un témoignage mythique sur son dernier souffle.
Scorsese, qui a exploré des thèmes de foi dans des films précédents comme Silence (2016) et La Dernière Tentation du Christ (1988), explique l’importance de ce projet en ces termes : « J’ai toujours voulu faire cela. Je méditais sur les statues des saints, je me demandais ce qu’est un saint, si c’est quelque chose de surnaturel, ou si, au fond, ils étaient humains comme nous. »
Dans chaque épisode, la série met en lumière des vies exceptionnelles, comme celle de Maximilien Kolbe, un moine franciscain polonais qui se sacrifia pour sauver un père de famille dans le camp de concentration d’Auschwitz. Ce geste radical de compassion, qui coûta la vie à Kolbe, illustre le type de dévouement absolu que Scorsese veut transmettre à travers ces récits de saints : « Ils ont risqué leurs vies pour aider les autres, défiant la cruauté et l’injustice. »
La série ne se contente pas de relater des faits historiques, elle invite aussi à une réflexion sur la foi chrétienne. Scorsese, un catholique pratiquant, déclare : « Il est essentiel de montrer ces saints pour les nouvelles générations, qui vivent souvent sans contact avec cette forme de croyance. Nous avons voulu essayer de comprendre ce que cela signifie, ce qu’est la foi. »
Dans un entretien à Fox News, le réalisateur, qui n’a jamais craint d’aborder des sujets de foi complexes et parfois controversés, se confie également sur sa propre évolution spirituelle : « Certains cherchent la religion ailleurs, à travers la politique, la justice ou la méditation, mais je crois que les saints montrent une forme radicale d’amour et de rédemption. Ce type d’amour nécessite d’exposer sa vulnérabilité et de risquer l’échec, l’embarras et le rejet. »
Les saints représentés dans The Saints — parmi lesquels saint Jean-Baptiste, saint François d’Assise, saint Thomas Becket, et sainte Marie Madeleine — ont tous incarné des actes de grande bonté et de sacrifice personnel. Scorsese, à travers cette série, nous rappelle l’importance de ces exemples de vie. « En exposant ces histoires, nous espérons que les gens verront qu’il est possible de vivre une vie de compassion et d’amour radical, qui change le monde et touche le cœur des autres. »
The Saints est disponible en streaming sur Fox Nation, avec de nouveaux épisodes à venir jusqu’en mai 2025. Un voyage passionnant à travers les siècles, éclairant des figures chrétiennes qui ont non seulement marqué leur époque, mais continuent d’inspirer les croyants d’aujourd’hui.
En parlant de sa propre foi, Martin Scorsese a récemment révélé dans des entretiens approfondis avec des publications jésuites que son film Silence représente une étape majeure dans son pèlerinage spirituel. « Quand j’étais jeune et que je servais la messe, » a-t-il expliqué, « il n’y avait aucun doute qu’il y avait un sens du sacré. J’ai essayé de transmettre cela dans Silence, lors de la scène de la messe dans la ferme de Goto. »
Scorsese a également réfléchi sur son propre parcours spirituel, déclarant : « Je suis catholique. Après de nombreuses années à explorer d’autres chemins, je suis le plus à l’aise en étant catholique. Je crois en les principes du catholicisme. Je ne suis pas un théologien, je ne suis pas intéressé par la politique de l’institution, mais l’idée de la Résurrection, l’idée de l’Incarnation, et le message puissant de compassion et d’amour — c’est cela, la clé. »
Ces déclarations révèlent l’importance de la foi catholique dans la vie du réalisateur, même s’il ne se considère pas comme un pratiquant régulier de l’Église. « La présence de Dieu, même dans le silence, est quelque chose que j’ai toujours ressentie, et c’est ce que j’ai essayé de transmettre dans ce film, » conclut-il.
