Par Philippe Marie
Depuis plusieurs années, l’Église catholique est secouée par les révélations des « affaires » impliquant des figures éminentes du clergé. L’onde de choc des scandales résonne encore à travers les murs séculaires de nos églises, ébranlant la foi de nombreux fidèles… comme si c’était l’objectif à atteindre. Mais derrière cette quête inlassable de révélation au nom de la vérité, que se cache-t-il ?
On veut laver le linge sale au grand jour, certain que le scandale profitera à la Vérité… et lorsqu’on évoque les noms de l’Abbé Pierre, de l’Abbé Guérin, ou encore de l’Arche, les esprits vacillent entre respect et désillusion. Ces hommes et ces institutions qui incarnaient la piété et la dévotion se retrouvent désormais sous les feux d’une vérité implacable, une vérité qui semble vouloir tout révéler, tout détruire sur son passage.
Ce zèle pour la révélation morbide est souvent porté par des figures intellectuelles qui affirment réfléchir et penser au bien de l’Église et à celui des victimes, avec un esprit radical et une arrogance intellectuelle qui, eux-aussi éclatent au grand jour.
Cette quête de vérité absolue relayée abondamment par certains journaux catholiques devient une quête qui, loin d’être une chasse aux sorcières, se transforme en une chasse à la faiblesse humaine au nom de leur propre jugement. Plus on étale la boue, plus on se sent légitime…
Citons Véronique Margron (présidente de la Conférence des religieux et religieuses de France (CORREF)), qui, dans le journal La Croix, indique : « Ce qui compte, c’est que les victimes parlent. »… faire parler les victimes pour les guérir ou pour tuer l’Église ?
Dans ce grand déballage nauséabond, on tue l’homme, on tue l’Église, on tue la foi ; on présente une vérité rebutante qu’il faut à tout prix dévoiler au nom d’une certaine justice. Mais l’impudeur de ce procédé aidera-t-elle à effacer et à guérir de ces actes terribles ?
Doit-on rappeler qu’il n’est pas nécessaire de crier haut et fort son malheur pour s’en débarrasser ? Que dirions-nous si l’ensemble des psychiatres, des psychologues et même des prêtres (en confession) étalaient au grand jour et dans les médias les horreurs que leurs patients leur ont confiées ?
Cette opération « mains propres » ou « Église propre » casse, broie et désespère plus qu’elle ne soigne… à qui cela profite-t-il ?
Au nom de leur propre conceptualisation de la foi et de la vérité, ces intellectuels relayés par les athées de tous bords, trop contents de voir l’Église salie, ajoutent de la salissure à un contexte déjà très compliqué.
Le journal Le Monde donne la parole à quatre chercheurs de l’équipe de la CIASE qui affirment que « La compulsion sexuelle du clerc catholique paraît indubitable »… mais au nom de quoi osent-ils se poser en censeurs et juges des milliers de prêtres et prélats de l’Église qui se sont succédé au cours des siècles ?
L’écrasante majorité des prêtres a agi et continue à agir, plein de foi, au nom du Seigneur, sans être victimes de ces basses compulsions car la Grâce de leur sacerdoce leur a offert de passer outre.
Au nom de quoi ces pseudos chercheurs, ou plutôt ces « fouille-m…” imposent-ils des postulats ouvrant la voie à la remise en cause du sacerdoce tel que prévu dans les écritures ?
Le rapport de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église (CIASE), bien qu’il ait été salué pour sa démarche, n’est pas exempt de zones d’ombre. Nombreux sont ceux qui soulignent que certains aspects sont entachés de malversations statistiques. Les modes de calcul et les projections mathématiques utilisées pour estimer le nombre d’abus auraient été mal analysés ou instrumentalisés pour servir des fins précises, donnant ainsi une image amplifiée et déformée de la situation réelle.
Le rapport a tendu un bâton à ceux qui, dans l’Église, souhaitent assouvir une volonté destructrice plutôt que de promouvoir une véritable réconciliation et guérison, conséquence d’un travail lent, patient et discret auprès des victimes. Cette démarche soulève une question cruciale :
Tout ceci est-il réellement destiné à servir l’Église et le bien des victimes, ou s’agit-il simplement d’un moyen pour certains de diffuser une idéologie pernicieuse ?
Le mariage des prêtres, le sacerdoce féminin… on sent venir la manœuvre à plein nez, avec cette phrase stupide et tellement réductrice : « Si les prêtres pouvaient se marier, cela ne serait pas arrivé… ! »
Notons que sous des regards et des sourires compatissants pour les victimes (qui sont certes à plaindre), une componction feinte et une posture pseudo-intellectuelle, on sent toute la trahison de ceux qui veulent détruire l’Église et qui ont trouvé la matière de le faire en restant au-dessus de tout soupçon et apparemment incontestables aux yeux du plus grand nombre.
Leur aveuglement idéologique les mène vers un jusqu’au-boutisme dérangeant. Ont-ils oublié la faiblesse humaine, le mal, le péché originel ? Veulent-ils y remédier par eux-mêmes ? comble de l’arrogance !
Alors une vérité pour quelle justice… ?
Tout en reconnaissant la souffrance des victimes, il est impératif de se demander si les vérités exposées à longueur de médias et de dossiers tous plus accablants les uns que les autres servent véritablement le bien commun ou si elles sont utilisées comme des outils pour nourrir un agenda idéologique anticatholique.
La défaillance des hommes, qu’ils soient prêtres ou non, fait partie de ce monde, et ce n’est pas à travers des vraies-fausses « opérations vérité » que l’on pourra y remédier. Dans cette période tumultueuse où certaines vérités et idéologies veulent s’imposer, demeure la foi intangible des fidèles qui ne s’en remettent pas aux tribunaux des hommes mais à la justice de Dieu. Personne n’échappe au Jugement dernier…