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« Trop souvent, le monde détourne le regard face à la persécution des chrétiens » : Monseigneur Gallagher alerte l’ONU sur la liberté religieuse

Monseigneur Gallagher  - DR
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À la 80ᵉ Assemblée générale des Nations unies, Mgr Paul Richard Gallagher a plaidé pour un multilatéralisme revivifié, un désarmement effectif et la défense sans ambiguïté de la liberté religieuse, rappelant que la paix authentique naît de la justice et de la vérité

A la tribune de l’Assemblée générale, Monseigneur Paul Richard Gallagher, secrétaire pour les Rapports avec les États et les Organisations internationales et chef de la délégation du Saint-Siège, a livré un discours dense articulé autour de trois piliers, la paix, la justice et la vérité. Il a transmis les salutations et la bénédiction du pape Léon XIV, rappelant ses premiers mots, « Paix à vous tous, une paix désarmée et désarmante, humble et persévérante », en plaçant l’intervention sous le signe d’une responsabilité partagée au service du bien commun.

Alors que l’ONU célèbre ses quatre-vingts ans, le thème « Mieux ensemble » a servi de fil conducteur à un plaidoyer pour l’unité.Face aux tensions géopolitiques, aux inégalités et à la crise climatique, Mgr Gallagher a appelé l’Organisation à s’adapter, à redevenir efficace face aux menaces que nul État ne peut affronter seul.

Lundi 29 septembre, le Saint-Siège a renouvelé sa proposition d’un fonds mondial alimenté par une fraction des dépenses militaires pour éradiquer la pauvreté, soutenir un développement durable et répondre au dérèglement climatique.

Sur l’armement nucléaire, la ligne est claire, possession et usage sont immoraux et doivent être considérés comme illégaux, d’où l’appel à renforcer le TNP, le CTBT ( traités internationaux dans la lutte contre la prolifération nucléaire) et à réduire les arsenaux et à stopper les modernisations. Rappelant que la guerre ne rend pas tout licite, Mgr Gallagher a condamné les attaques contre civils, hôpitaux, écoles et églises, ainsi que l’usage de la faim comme arme. Il a invité les États à former leurs forces au droit humanitaire, à sanctionner les violations, à protéger et faciliter l’action des humanitaires.

La liberté religieuse, comprise positivement comme le droit de professer sa foi seul ou en communauté, en public comme en privé, a été affirmée comme pilier de la paix. Mgr Gallagher a dénoncé la gravité de la persécution qui touche les chrétiens dans de nombreuses régions, plus de 360 millions de fidèles vivant sous pression ou discrimination. « Les chrétiens sont le groupe religieux le plus persécuté au niveau mondial et, trop souvent, le monde détourne le regard devant leur souffrance », a-t-il déclaré, en rappelant le 60ᵉ anniversaire de Nostra Aetate et la vocation du dialogue interreligieux, chemin partagé vers la paix et la justice.

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Le représentant du Saint-Siège a replacé la dignité de la personne humaine au centre de tout projet politique et social. Cela implique de défendre la vie de sa conception à son terme naturel, de rejeter l’avortement, l’euthanasie et la gestation pour autrui, autant de pratiques qui menacent la dignité humaine. Le droit à la vie, a-t-il insisté, ne connaît aucun contraire, même lorsqu’il est faussement présenté comme une liberté.

L’allocution a aussi abordé les migrations forcées, les inégalités économiques, la dette internationale, la crise climatique et les bouleversements liés à l’intelligence artificielle. Mgr Gallagher a mis en garde contre la tentation du « paradigme technocratique », qui risque de réduire l’homme à l’efficacité et de reléguer la dignité humaine derrière la logique de la performance. Concernant les migrants et réfugiés, il a plaidé pour des politiques respectant la dignité et la sécurité de chaque personne, l’élargissement des voies légales et sûres, et la lutte résolue contre la traite des êtres humains.Il a enfin égrené les zones de crise qui déchirent la planète, de l’Ukraine à la Terre Sainte, de la Syrie au Soudan, du Sahel à la République démocratique du Congo, en passant par Haïti, les Balkans, le Caucase et l’Asie du Sud-Est. À chaque fois, il a appelé à la cessation des hostilités, au respect du droit international et à la recherche courageuse de solutions négociées. « Chaque jour sans paix vole quelque chose à l’humanité », a-t-il affirmé en évoquant la guerre en Ukraine.

Pour Monseigneur Gallagher, la revitalisation du multilatéralisme reste indispensable. Le Saint-Siège invite à redonner vie aux institutions internationales en revenant aux principes fondateurs de la Charte des Nations unies. « Travailler pour la paix exige d’agir avec justice », a-t-il conclu, rappelant que seule une culture enracinée dans la vérité peut engendrer une fraternité durable entre les nations.

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