Un événement bouleversant survenu en Arizona pourrait marquer un tournant dans la mémoire du cardinal australien George Pell. Un petit garçon de 18 mois, tombé dans une piscine et resté sans respiration pendant 52 minutes, a survécu sans aucune séquelle, après que ses parents ont invoqué l’intercession du cardinal. Une possible guérison miraculeuse qui pourrait ouvrir la voie à un procès en béatification
Le drame s’est produit aux États-Unis, mais c’est à Sydney que l’histoire a été révélée il y a quelques jours, par Monseigneur Anthony Colin Fisher, archevêque de Sydney et ami proche du cardinal George Pell. Il s’exprimait lors d’une soirée organisée au Campion College Australia, à l’occasion de la présentation de la biographie George Cardinal Pell. Pax Invictis, écrite par la journaliste Tess Livingstone.
Selon Mgr Fisher, les parents du petit Vincent avaient rencontré le cardinal à Phoenix en 2021, lors d’une présentation de son Journal de prison. Face à la noyade de leur enfant, ils ont spontanément invoqué son intercession. « Vincent a survécu et n’a subi aucun dommage au cerveau, aux poumons ou au cœur. Il va bien aujourd’hui, et les médecins parlent d’un miracle », a déclaré Mgr Fisher. L’enfant a quitté l’hôpital dix jours plus tard. L’événement a été rapporté à l’ancien secrétaire personnel de Pell, le père Joseph Hamilton, aujourd’hui à la tête de la Domus Australia à Rome.
Cette guérison pourrait-elle être reconnue comme miracle en vue d’un procès en béatification ? Tess Livingstone l’évoque avec prudence : cinq années doivent s’écouler après le décès du candidat avant l’ouverture officielle d’une cause, pour garantir l’objectivité du jugement. Le cardinal Pell est mort subitement à Rome en janvier 2023, à l’âge de 81 ans.
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Monseigneur George Pell, premier préfet du Secrétariat pour l’économie du Vatican, avait été condamné en 2018 en Australie pour abus sexuels présumés, puis emprisonné pendant 404 jours. En avril 2020, la Haute Cour d’Australie l’a totalement acquitté, estimant qu’il n’existait pas de preuve suffisante pour le condamner. Beaucoup ont vu en lui un martyr de la foi, persécuté in odium fidei, c’est-à-dire « en haine de la foi ».
Mgr Fisher rappelle d’ailleurs la vénération dont Pell faisait l’objet à Rome dans ses dernières années : « Il était souvent arrêté dans les rues du Vatican par des évêques, des prêtres ou des laïcs qui se mettaient à genoux pour lui demander sa bénédiction. » Un haut dignitaire de la Curie aurait même « fléchi le genou devant lui » en 2020, avant une audience avec le pape François, ému par son endurance dans l’épreuve.
Si les accusations contre le cardinal Pell avaient suscité la division, son acquittement a laissé place à une admiration renouvelée. Dans les résidences où il a vécu, son image pieuse figure encore aujourd’hui dans les loges des concierges. Pour beaucoup, ce « géant un peu bourru » incarne désormais la figure d’un témoin de la vérité, victime d’un acharnement médiatique et judiciaire.
Le possible miracle de Vincent pourrait donc marquer une nouvelle étape dans le destin posthume du cardinal Pell. Un enfant sauvé, un martyr réhabilité : les voies de Dieu sont parfois inattendues.