Le dernier rapport des services de renseignement français dresse un constat accablant : les attaques contre les églises se multiplient, dans une indifférence quasi générale. Vandalismes, incendies criminels, profanations et même attentats : la christianophobie progresse inexorablement en France, sans que les autorités ne semblent prêtes à prendre la mesure de la menace. Le refus persistant de qualifier ces attaques pour ce qu’elles sont, notamment lorsqu’elles sont revendiquées au nom de l’islam, alimente un climat de déni qui met en péril l’héritage chrétien du pays.
L’année 2024 a été marquée par près de 50 incendies criminels ou tentatives d’incendie contre des églises catholiques, un chiffre en augmentation de plus de 30 % par rapport à 2023, selon un rapport relayé par Europe 1. La même année, la France a également connu une explosion de 62 % des actes antisémites, un niveau inédit depuis octobre 2023.
Mais au-delà des chiffres, c’est la constance et l’intensité de ces attaques qui inquiètent:
L’église de l’Immaculée Conception de Saint-Omer (Pas-de-Calais) a été ravagée par un incendie dont la flèche et la structure principale ont été détruites, dans un sinistre rappelant celui de Notre-Dame de Paris. L’église Saint-Hilaire-le-Grand, joyau du patrimoine classé à l’UNESCO, a été victime de deux incendies volontaires en octobre 2024, réduisant en cendres toutes ses statues. À Poitiers, en seulement six mois, trois églises ont été saccagées : Saint-Porchaire, où une statue ancienne du Sacré-Cœur de Jésus a été brisée, Sainte-Thérèse, où les bancs ont été incendiés et les statues détruites, et Saint-Jean de Montierneuf, dont le tabernacle a été volé.
Ce phénomène ne se limite pas à une région : de la Nouvelle-Aquitaine à l’Île-de-France, en passant par l’Occitanie et le Grand Est, toute la France est concernée par ces violences ciblées contre les lieux de culte catholiques.
Des messes interrompues, des fidèles menacés, des prêtres agressés
L’hostilité contre le christianisme ne s’exprime pas seulement par la destruction du patrimoine religieux. Les messes elles-mêmes sont devenues la cible d’agressions. À Saint-Germain-en-Laye, lors de la messe de Noël, un homme est monté sur l’autel en criant Allah Akbar avant de montrer ses fesses aux fidèles. À Pâques, un attentat planifié par l’État islamique visant plusieurs églises a été déjoué de justesse.
Ces attaques rappellent les précédents meurtres de chrétiens sur le sol français : l’assassinat du père Jacques Hamel en pleine messe en 2016, les trois fidèles massacrés à la basilique Notre-Dame de Nice en 2020, et de nombreuses autres agressions passées sous silence.
« Il devient de plus en plus difficile de soutenir que ces attaques, perpétrées au nom d’Allah, n’ont rien à voir avec l’islam, comme certains continuent de le prétendre. C’est bien le christianisme qui est visé en tant que tel », déclarait Rémi Brague, professeur émérite de philosophie arabe médiévale à l’Université de Paris, dans un entretien à nos confrères de La Bussola.
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Derrière ces attaques répétées, c’est un véritable effondrement du patrimoine chrétien qui est en cours. Une église disparaît en France toutes les deux semaines, soit brûlée, vendue ou démolie, alerte Édouard de Lamaze, président de l’Observatoire du patrimoine religieux. Il précise que deux tiers des incendies sont d’origine criminelle et que, si rien ne change, 10 % des églises françaises auront disparu d’ici 2030.
Stéphane Bern, ancien conseiller du gouvernement pour la protection du patrimoine, déplore l’absence de réaction : « Les églises ne sont plus fréquentées, donc elles ne sont plus entretenues. » Actuellement, 1 600 églises sont fermées pour cause de délabrement sur les 40 000 édifices religieux encore existants.
Cette tendance est accentuée par la christianophobie rampante et par le désintérêt partiel des autorités pour la protection du patrimoine religieux. Entre 2015 et 2019, une vague de destructions systématiques de croix a eu lieu dans les Pyrénées : des vandales ont utilisé des meuleuses pour faire tomber ces croix de plus de 40 kilos avant de les précipiter dans le vide. Face à ces attaques incessantes, les autorités ont renoncé à en ériger de nouvelles ou à restaurer celles qui ont été abattues.
L’un des agresseurs aurait même lancé : « Je viens me défouler sur toi »
Un prêtre catholique a été sauvagement agressé ce samedi 22 février à Auxerre, devant l’église Saint-Eusèbe. Insulté, frappé et laissé au sol, ce serviteur de Dieu a subi une violence d’une brutalité inouïe, révélant une fois de plus l’hostilité grandissante à l’encontre de l’Église.
Selon Valeurs actuelles, l’agression s’est produite vers 8h45 du matin alors que le prêtre ouvrait les portes de l’église. Un individu, depuis son appartement, aurait hurlé : « religion de merde » et « connard », avant de s’en prendre physiquement à la victime avec l’aide d’un complice. L’un des agresseurs aurait même lancé : « Je viens me défouler sur toi », avant de l’attaquer violemment. Le prêtre, projeté au sol, a été roué de coups au visage par ses assaillants. Transporté en état de choc au centre hospitalier, le prêtre présentait des hématomes et œdèmes au visage. Ses lunettes ont été brisées lors de l’attaque.
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Alors que les profanations et agressions contre les prêtres se multiplient, cet acte barbare vient rappeler que les violences anticatholiques ne sont plus un tabou. Les autorités ouvriront-elles enfin les yeux sur cette escalade inquiétante ?Les catholiques de France ne peuvent que constater une fois de plus l’indifférence généralisée face à ces attaques répétées contre ses fidèles et ses ministres.
Le grand déni français
Si l’ampleur de ces attaques devrait provoquer un sursaut national, il n’en est rien. Les pouvoirs publics et les médias dominants préfèrent détourner le regard et utiliser une sémantique « déculpabilisante » lorsque les attaques surviennent. On parle d’assaillant, de déséquilibré, de geste isolé, mais jamais le mot « terroriste » ou la haine du catholicisme n’est évoqué.
Lorsqu’une mosquée ou une synagogue est taguée, l’affaire fait la une des journaux et suscite une réaction immédiate des plus hautes autorités, par peur de représailles ou de révolte généralisée en France. En revanche, les profanations d’églises, les incendies et les menaces contre les fidèles sont trop souvent relégués à de simples « faits divers ».
Pire encore, certaines attaques sont minimisées , voire » justifiées » par certains partis politiques. En 2015, le jihadiste Sid-Ahmed Ghlam projetait un attentat contre une église bondée lors d’une messe dominicale. Ce plan ne fut déjoué que par un accident fortuit : le terroriste s’étant tiré une balle dans le pied avant de pouvoir passer à l’acte. À l’époque, les autorités avaient refusé d’en faire un symbole des persécutions chrétiennes en France.
Le catholicisme en France subit une double menace : d’un côté, la persécution et les attaques de plus en plus nombreuses, et de l’autre, la sécularisation accélérée qui mène à l’abandon des lieux de culte. Rappelons que lors des fermetures d’églises durant la pandémie de Covid-19, la moitié des Français n’a même pas remarqué l’absence de messes.
Le rapport des services de renseignement met donc en évidence un double échec : celui des autorités à prendre au sérieux ces attaques, et celui d’une partie de l’Eglise catholique, qui peine à réagir face à cet acharnement. Entre indifférence médiatique et passivité soumise, la christianophobie s’accélère dans un silence assourdissant.
Et pourtant, lorsque l’on visite une ville, grande ou petite, la première chose que l’on fait est d’entrer dans une église. La question est désormais de savoir combien de temps encore cela sera possible en France.