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Vers une Église synodale ? promesses et réserves au cœur de la deuxième assemblée du synode

Assemblée synodale - DR
Assemblée synodale - DR
La synodalité, souvent présentée comme un chemin vers une Église plus ouverte et inclusive, demeure "floue et théologiquement imprécise".

La deuxième assemblée du Synode sur la synodalité a été inaugurée le lundi 30 septembre au Vatican, rassemblant plus de 300 participants pour un mois de réflexions sur le thème : « Comment être une Église synodale missionnaire ? ». Les discussions ont débuté par deux jours de retraite spirituelle, guidés par les méditations du père dominicain Timothy Radcliffe et de Mère Maria Ignazia Angelini. De son coté, le cardinal Mario Grech, secrétaire général du synode, a exprimé l’espoir que cette session soit une « Pentecôte renouvelée » pour l’Église, incitant les participants à se laisser inspirer par l’Esprit Saint.

Rappelons que la synodalité, souvent présentée comme un chemin vers une Église plus ouverte et inclusive, demeure « floue et théologiquement imprécise ». La revalorisation du « peuple de Dieu » dans une perspective horizontale pourrait, en réalité, affaiblir la structure hiérarchique de l’Église. À l’heure où l’on encourage une approche plus démocratique, il est légitime de se demander si cela ne risque pas de diluer l’autorité ecclésiale et de créer davantage de confusion au sein de la communauté des fidèles.

Dans ses interventions, le père Radcliffe a exhorté les participants à voir ceux qui sont en désaccord non comme des adversaires, mais comme des compagnons de recherche. Pourtant, cette vision idéaliste semble peu compatible avec la réalité des tensions et des visions qui existent au sein de l’Église. La métaphore de la « Babel synodale » devient alors pertinente : une multiplicité de voix et d’opinions pourrait compliquer la clarté des positions, et les fidèles, souvent peu informés des enjeux profonds, pourraient se retrouver désorientés.

Alors que les participants s’efforcent de promouvoir une Église synodale missionnaire, il est essentiel de se poser des questions sur la direction que pourrait prendre cette initiative. Les nouvelles pratiques, telles que les bénédictions de couples homosexuels, pourraient être introduites sous couvert de synodalité, mais au prix d’une dilution et d’un renoncement affiché aux enseignements traditionnels de l’Eglise. Notons également que le modèle de gestion « à plusieurs voix » soulève des inquiétudes quant à la perte de repères clairs et à l’inhibition du jugement autonome des synodaux.

La deuxième session du Synode représente certainement une opportunité de dialogue, mais elle est également entourée des réserves concernant la clarté et la direction de la synodalité. Ce synode pourrait-il être une véritable Pentecôte renouvelée pour l’Église ? ou constitue-t-il une étape vers des réformes susceptibles d’accentuer les divisions au sein du corps ecclésial ?

Les prochaines semaines pourraient nous fournir des réponses, mais le chemin semble semé d’embûches.

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