Pour son deuxième jour de visite officielle au Liban, le pape Léon XIV s’est rendu lundi au monastère Saint-Maron d’Annaya, lieu emblématique de la spiritualité maronite où repose saint Charbel. La météo pluvieuse n’a pas entamé la détermination des fidèles venus l’accueillir le long de la route de Harissa à Annaya, témoignant d’un attachement profond à la présence du pontife sur leur terre.
🔴⚡️Le Pape Léon XIV rend hommage en français à Saint Charbel
— Tribune Chrétienne (@tribuchretienne) December 2, 2025
Au monastère de saint Maroun à Annaya, Le Pape Léon XIV confie le Liban à Saint Charbel #léonXIV #Liban
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Sur l’autoroute Beyrouth-Jounieh, certains attendaient depuis bien avant l’aube. Maroun et Joseph, deux amis de 65 ans, se tenaient au bord de la route dès 5 heures du matin, manakich à la main, malgré les recommandations des municipalités invitant la population à ne se déplacer qu’à partir de 7h30.Le journal L’Orient Le Jour rapporte que l’attente était grande :
« On a besoin du pape parce qu’on est tous devenus kofar (mécréants) », glisse Maroun en plaisantant. Puis, plus sérieux : « Mais surtout, on a besoin de paix. »Joseph approuve : « J’ai vécu 50 ans de guerre. Pourquoi les pays voisins d’Israël obtiennent-ils la paix, et pas nous ? »Dans la foule, Mélissa est venue avec sa fille Jaimee, deux ans, enveloppée d’un drapeau libanais. Elle se souvient de la visite de Jean-Paul II en 1997 et souhaite que sa fille « vive la même espérance ».
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Arrivé au monastère Saint-Maron, le pape s’est recueilli dans la crypte où repose saint Charbel. C’est là qu’il a confié explicitement le Liban, son peuple et ses dirigeants à l’intercession du saint ermite, invoquant pour eux paix, stabilité et guérison. Cette prière a été adressée en français, langue que Léon XIV avait choisi d’utiliser pour s’adresser aux fidèles rassemblés dans le sanctuaire et autour du monastère.Ce geste, sobre mais puissant, s’inscrit dans la tradition des visites papales au Liban, où saint Charbel occupe une place particulière dans la foi populaire. En le plaçant au cœur de sa prière, Léon XIV a voulu manifester un soutien spirituel clair à un pays dont la vocation au dialogue et au vivre-ensemble demeure fragile mais essentielle.
La pluie battante n’a pas dissuadé les fidèles, qui continuaient d’arriver tout au long de la matinée. Les drapeaux libanais et vaticans se mêlaient aux parapluies, tandis que les cloches des villages voisins annonçaient l’approche du cortège pontifical. Pour beaucoup, la visite du pape représente une bouffée d’espérance dans un contexte de crise prolongée.Cette étape à Annaya constitue l’un des moments spirituels les plus forts de la visite de Léon XIV. Depuis son arrivée, le pape porte un message constant de paix et d’espérance, rappelant que le Liban a encore un rôle unique à jouer au Moyen-Orient. Sa prière devant la tombe de saint Charbel s’inscrit dans ce même élan : souligner la force de la foi, encourager la résilience du peuple et rappeler au monde la vocation singulière du Liban.


