Dans la récente interview accordée à Tribune Chrétienne , le cardinal Robert Sarah a dénoncé la surexploitation et l’instrumentalisation des scandales d’abus au sein de l’Église catholique. Selon le prélat guinéen, ces drames, bien que réels et terribles, sont utilisés comme prétexte pour réduire l’Église au silence et délégitimer sa mission spirituelle.
« C’est comme si, dans un pays où il y a cent voleurs, on disait que tout le pays est voleur », a-t-il déclaré. « C’est vrai que des gens ont commis des choses abominables, mais on ne peut pas mettre tout le monde dedans. » Le cardinal rappelle que les prêtres coupables de crimes ou de délits représentent environ 3 % du clergé, une minorité qu’il faut certes condamner sans ambiguïté : « Ces prêtres doivent être sanctionnés, il faut les punir, ils doivent réparer leurs fautes », affirme-t-il. Mais, insiste-t-il, « ce n’est pas toute l’Église qui est coupable ».
🚨 EXCLUSIF : ABUS DANS L 'EGLISE
— Tribune Chrétienne (@tribuchretienne) October 16, 2025
🔴⚡️ "Il y a une intention de dire à l’Église : tais-toi " : Le cardinal Sarah dénonce l'instrumentalisation autour des scandales d’abus dans l 'Eglise @Card_R_Sarah pic.twitter.com/8nV4nkWd8k
Déplorant le silence de certains juristes ecclésiastiques, le cardinal Sarah regrette que « les spécialistes du droit canonique ne défendent pas assez l’Église ». Il rappelle que la responsabilité pénale est individuelle et qu’il n’est pas juste de faire porter à des évêques la faute de leurs prêtres : « Quand un prêtre est coupable, pourquoi devons-nous enfermer son évêque ? Que pouvait-il faire ? On ne peut pas mettre un policier derrière tous les prêtres. Que chacun assume ses responsabilités. »
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Au-delà du débat juridique, le cardinal voit dans cette situation une volonté claire de museler la voix de l’Église :
« Il y a une intention de dire à l’Église : tais-toi, parce que tu n’as pas le droit de donner des enseignements, car tes prêtres sont ceci, tes évêques sont cela… Mais on ne peut pas faire taire l’Église, la Parole de Dieu, on ne peut pas l’enchaîner. »
Ces paroles fortes résonnent comme un appel à la lucidité et à la justice. Pour le cardinal Sarah, il ne s’agit pas de minimiser les fautes, mais de refuser que la honte de quelques-uns serve à détruire l’honneur et la mission universelle de l’Église et à installer une idéologie contraire à la doctrine et au magisterium de l’Eglise. Rappelons que l’Eglise demeure sainte dans sa source et dans sa mission malgré les péchés de ses membres.Loin d’une posture défensive, son propos est une invitation à retrouver la vérité dans la charité, et à défendre la liberté de l’Église d’annoncer l’Évangile sans crainte ni compromission