Dès 2012, alors qu’il était encore prieur général des Augustins, Robert Prevost aujourd’hui pape Léon XIV livrait une réflexion profonde sur le sens de la liturgie. Pour lui, la liturgie n’a pas vocation à susciter un intérêt passager, mais à conduire les fidèles à la rencontre du mystère de Dieu. Un message limpide, aujourd’hui plus que jamais d’actualité.Monseigneur Prévost déclarait :
« L’Église a reconnu, après l’expérience des cinquante dernières années, que nous ne devrions pas essayer de créer un spectacle, une sorte de théâtre, simplement pour susciter un intérêt qui, au final, reste très superficiel. Ce que la liturgie devrait être — ce que la foi devrait être — c’est une manière d’entrer en contact avec le mystère… le mystère de Dieu qui est amour, Dieu qui habite en nous, Dieu qui est réellement présent dans l’humanité et qui s’est révélé en Jésus-Christ. »
Dans une époque où l’on cherche parfois à rendre la messe « plus accessible » en la transformant en moment d’expression communautaire, le futur Léon XIV rappelait que la liturgie est d’abord un lieu sacré où Dieu se donne à rencontrer, et non un cadre pour entretenir une émotion collective.Il ajoutait avec une grande lucidité :
« La manière de découvrir Dieu ne passe pas par le spectacle. Et je pense que beaucoup de gens ont été égarés. Ils ont cherché Dieu de façons qui, en fin de compte, se sont révélées être des impasses. »
« Les gens ont cherché Dieu par des voies qui se sont finalement révélées détournées«
Ce constat, posé avec sobriété, n’est pas une condamnation des fidèles, mais un appel à la redécouverte du sens véritable de la foi : une relation vivante avec un Dieu personnel, présent dans les sacrements, et particulièrement dans l’Eucharistie.Enfin, il concluait ainsi :
« Cela est vraiment essentiel pour découvrir le mystère, pour comprendre la vérité sur qui est Dieu, et ce qu’est l’expérience d’une vie de foi. »
Ces propos, loin d’être anecdotiques, traduisent une vision claire de la liturgie comme chemin vers Dieu non par l’animation ou le divertissement, mais par l’adoration, le silence, la beauté et la vérité. Ce regard théologique reste enraciné dans la tradition de l’Église : n pasteur fidèle, soucieux de restaurer dans l’Église la primauté du mystère sur la performance, et de Dieu sur l’émotion passagère.
Monseigneur Robert Prevost
