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[VIDEO] Faudra-t-il un panneau « Tenue correcte exigée » à l’entrée des églises ?

La tenue vestimentaire, loin d’être un détail, est le signe visible de la foi invisible. Dire que seul le cœur compte, c’est trop souvent se débarrasser du reste et se satisfaire d’une piété sans effort. Cette idée, devenue un slogan commode, permet de justifier la négligence et d’éviter toute exigence

Faut-il désormais placer à l’entrée de nos églises un panneau indiquant « Tenue correcte exigée » ? Jadis inimaginable, la question se pose aujourd’hui avec gravité tant le relâchement vestimentaire s’est insinué jusque dans la maison de Dieu. Shorts, baskets, joggings, leggings moulants, chemises sorties du pantalon, débardeurs, tongs : ces tenues de loisir s’affichent désormais jusque devant l’autel.

Mais peut-on vraiment se présenter devant Dieu n’importe comment ? Irions-nous ainsi habillés à un entretien d’embauche, à une cérémonie officielle ou devant une autorité humaine que nous respectons ? Si non, pourquoi le ferions-nous devant le Seigneur des seigneurs ? Qui venons-nous rencontrer à la messe, sinon Dieu lui-même, réellement présent dans le Saint-Sacrement ? C’est corps et âme que le fidèle s’avance vers l’autel, et sa tenue traduit la disposition intérieure de son cœur.

Le vêtement n’est pas anodin : il exprime une attitude spirituelle. Celui qui se prépare avec soin pour assister à la messe manifeste par là son respect pour le mystère célébré.

À l’inverse, celui qui se présente en short, en jogging ou en tongs montre souvent – même sans malice – qu’il a perdu le sens de la sacralité du lieu où il entre. Le respect du sanctuaire commence par la tenue, le silence et la prière.Certes, l’Église accueille tous les hommes, quels qu’ils soient. Mais accueillir n’est pas tout permettre. Le prêtre qui, avec charité mais fermeté, invite un fidèle à adopter une tenue convenable ne rejette personne : il rappelle simplement que la liturgie est un acte sacré, et non un moment de détente. Le temple du Seigneur n’est pas un espace profane. On ne se tient pas devant l’autel comme sur une plage ou dans une salle de concert.

Il ne s’agit pas d’imposer un style, mais de redécouvrir une attitude. Le respect extérieur prépare l’ouverture du cœur. La tenue vestimentaire, loin d’être un détail, est le signe visible de la foi invisible.

Elle traduit une conscience du mystère et une intention d’honorer Dieu. Comme l’enseigne la tradition, la beauté et la dignité extérieures participent à l’élévation intérieure.Et le dimanche, même si la belle tradition d’être « endimanché » – c’est-à-dire de marquer par sa tenue ce jour offert à Dieu ?s’est largement perdue, peut-être serait-il bon que les fidèles retrouvent ce sens du soin et de la distinction. Non pas pour paraître, mais pour signifier que le Jour du Seigneur n’est pas un jour comme les autres. S’habiller avec respect et élégance ce jour-là, c’est exprimer, par le corps, la joie d’honorer Dieu et de sanctifier le dimanche. Ce n’est pas une question d’apparence, mais de foi et de gloire rendue à Dieu.

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Dire que seul le cœur compte, c’est trop souvent se débarrasser du reste et se satisfaire d’une piété sans effort. Cette idée, devenue un slogan commode, permet de justifier la négligence et d’éviter toute exigence. Or, dans la foi catholique, l’amour de Dieu engage tout l’être : le corps, l’âme, le cœur et l’esprit. Honorer Dieu par la manière dont on se tient, dont on parle et dont on s’habille, c’est déjà une forme de prière. De plus en plus de fidèles, d’ailleurs, sont choqués – voire exaspérés – d’assister à tout et n’importe quel comportement dans les églises : conversations à voix haute, gestes familiers, tenues indécentes, usage du téléphone pendant la messe… Autant de signes d’un affaissement du sens du sacré, et d’un oubli du respect dû à la Présence réelle.

La perte du sens du sacré se lit dans ces détails : une chemise non rentrée, des tongs traînant sur les dalles du chœur, un short devant le tabernacle. Ces gestes, qui paraissent anodins, affaiblissent peu à peu la conscience de la majesté divine. Et si les prêtres ne rappellent plus ces repères, qui le fera ?Peut-être faudra-t-il un jour, tristement, afficher à l’entrée de nos églises ce rappel : « Tenue correcte exigée ». Non pour exclure, mais pour éveiller. Non pour juger, mais pour éduquer. Car le respect du sacré commence par le respect du lieu, du corps, et de Dieu lui-même.

Dieu regarde le cœur, certes, mais le cœur s’exprime aussi à travers le comportement et la tenue. Se présenter dignement devant l’autel, c’est confesser sa foi par tout son être. Le vêtement devient alors un acte de foi, une forme visible de respect et d’amour pour Celui que nous adorons.

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