Dès l’ouverture de cet unique entretien , le cardinal ne cache pas son inquiétude : « La société occidentale et mondiale vit une grande crise, une crise culturelle, politique, économique, morale, une crise de la foi. » Et d’ajouter, avec gravité : « En acceptant la fonction de successeur de saint Pierre, le pape Léon doit chercher par la prière et par un enseignement solide et clair à redonner une âme à cette société en crise. »
Mais pour lui, cette crise ne touche pas seulement les structures du monde : « Le pape Léon doit non seulement affronter la crise sociale, mais aussi la crise de l’Église, car nous avons perdu l’élan de la pratique religieuse. » Il s’alarme notamment du manque de vocations sacerdotales : « Regardez combien de prêtres il y a dans l’Église européenne, très peu… ! » Et d’appeler à une mobilisation spirituelle : « On doit réveiller les jeunes à être attentifs à l’appel de Dieu » et « encourager les prêtres à vivre avec foi, avec enthousiasme et avec joie la grâce sacerdotale. »
Dans ce climat de sécularisation, il exhorte les baptisés à tenir bon : « Il faut encourager les chrétiens, malgré les difficultés réelles, malgré la situation difficile que nous traversons, à manifester leur témoignage de foi. » Et de rappeler le sparoles du Christ comme un appui inébranlable : « Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde » (Matthieu 28, 20).
Interrogé par notre confrère Louis Daufresne sur la mission confiée par le pape, le cardinal Sarah confie :
« Je sais que ce ne sera pas facile, mais j’ai confiance que Dieu donnera au pape Léon XIV toute la force, toute l’énergie nécessaire pour redonner courage à l’Église, à être missionnaire, à ne pas avoir peur de dire l’Évangile à travers le monde. ».
Il révèle ensuite : « Le pape Léon m’a envoyé en France parce qu’il m’a choisi… Je ne sais pas pour quelle raison précise », dit-il avec une pointe d’ironie. Et de préciser : « Le pape Léon a voulu que je vienne encourager avec un message spirituel fort ce pèlerinage que vous célébrez chaque année. » Le prélat guinéen a également confié son émerveillement personnel : « Pour moi-même, c’est une grande joie, une grande découverte de méditer avec vous le message de sainte Anne d’Auray. » Avant d’ajouter : « Dieu m’a donné la lumière pour vous aider à réfléchir sur le message profond que sainte Anne a laissé à Yvon Nicolazic. » et de rajouter avec humilité : « Je suis un pauvre cardinal. Je suis heureux d’être cardinal, d’être prêtre et d’être chrétien. Surtout, la plus grande joie que Dieu m’ait donnée, c’est d’être chrétien. »
Lors de son homélie, lae cardinal Sarah avait déjà lancé un avertissement solennel : « Ne profanez pas la France. » Il précise sa pensée dans l’interview :
« La France a été choisie par Dieu. On l’appelle la fille aînée de l’Église. Il y a beaucoup de signes que Dieu a choisi la France, il y a beaucoup de saints français, beaucoup de missionnaires français. »
Enfin, il adresse un hommage en évoquant deux communautés qu’il estime : « Je veux saluer la communauté Saint-Martin et la communauté Saint-Jean. » Et de conclure : « Dieu aime ce pays. Il faut être conscient que Dieu vous aime. » Avant de lancer un dernier appel :
« Il faut être conscient que Dieu vous aime, et suivez ses lois… »
Une parole forte, qui résonne comme un avertissement discret face aux débats contemporains sur l’avortement ou l’euthanasie, si éloignés de la loi de Dieu.
Intégralité de l’interview
Remerciements à CNews pour les images
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