Lors de la messe traditionnelle Summorum Pontificum célébrée en latin le 25 octobre 2025 dans la basilique Saint-Pierre, un événement d’une portée spirituelle profonde a marqué les fidèles. Parmi les prélats présents à la messe présidée par le cardinal Raymond Burke, se trouvait le cardinal Ernest Simoni Troshani, figure emblématique de la résistance chrétienne au communisme. À 97 ans, depuis la chaire, il a proclamé avec force la prière d’exorcisme du pape Léon XIII, composée en 1890.
Né en 1928 en Albanie, le cardinal Simoni connut la persécution dès sa jeunesse. Ordonné prêtre clandestinement, il fut arrêté la veille de Noël 1963 pour avoir célébré une messe jugée « illégale » par le régime. Condamné à mort avant que sa peine ne soit commuée en vingt-cinq ans de travaux forcés, il endura la torture, le travail forcé dans les mines et les égouts, et la surveillance constante du pouvoir. Malgré tout, il continua à célébrer la messe de mémoire et à confesser ses compagnons de détention.Libéré en 1981, il resta considéré comme un « ennemi du peuple » et fut contraint de travailler dans les égouts de Shkodër. Ce n’est qu’après la chute du régime communiste en 1990 qu’il put exercer librement son ministère.
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Devant l’autel de la Chaire de saint Pierre, ce même prêtre, autrefois condamné à mort pour la messe, a récité la prière d’exorcisme de Léon XIII, née, selon la tradition, d’une vision terrifiante au cours de laquelle le pape entendit le démon se vanter de pouvoir détruire l’Église en cent ans. Profondément ébranlé, Léon XIII rédigea cette prière pour fortifier les fidèles dans le combat spirituel.
Le cardinal Simoni en a proclamé un passage solennel :
« Implorons le Dieu de paix d’écraser Satan sous nos pieds, afin qu’il ne puisse plus retenir les hommes captifs ni nuire à l’Église… Nous vous chassons, tout esprit impur, toute puissance satanique, toute attaque de l’ennemi infernal… au nom et par la puissance de notre Seigneur Jésus-Christ. »
Pour beaucoup de fidèles présents, cette prière prononcée dans la plus grande église de la chrétienté fut un moment de grâce et de lucidité spirituelle. Dans un monde où le mal se déguise souvent sous les apparences du progrès ou de la tolérance, le geste du cardinal Simoni rappelle que la lutte entre Dieu et Satan n’appartient pas au passé : elle se poursuit aujourd’hui dans les cœurs et dans l’Église elle-même.En ce temps où l’on tend à évacuer la dimension surnaturelle de la foi, le vieil exorciste albanais a rappelé l’essentiel : la victoire appartient au Christ. Sa prière, récitée à Saint-Pierre, résonne comme un appel à la conversion, à la vigilance et à l’espérance — preuve éclatante que Dieu n’a pas abandonné son Église.
