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[ VIDEO ] Le pape Léon XIV à genoux devant la tombe de Saint Charbel : un geste pour protéger le Liban et appeler à la conversion des cœurs

Le Pape Léon XIV  à genoux devant la tombe de Saint Charbel Makhlouf - capture écran -
Le Pape Léon XIV à genoux devant la tombe de Saint Charbel Makhlouf - capture écran -
Le pape Léon XIV s’est agenouillé longuement, il a confié le Liban, son peuple et le monde entier à l’intercession du grand saint du Levant, rappelant que la vraie paix ne naît jamais d’un calcul politique mais de la conversion des cœurs

Ce 1er décembre 2025, au deuxième jour de son voyage apostolique, le pape Léon XIV s’est rendu comme un simple pèlerin à Annaya, dans le district de Jbeil, à plus de 1 200 mètres d’altitude. Là, dans une petite grotte de pierre protégée par une paroi de verre, repose la tombe de Saint Charbel Makhlouf, moine maronite canonisé en 1977 et saint très vénéré dans tout le Liban. C’est un lieu où se pressent depuis plus d’un siècle des foules immenses, chrétiennes et musulmanes, qui viennent demander guérison, protection ou conversion. Les archives maronites recensent plus de 29 000 miracles attribués à son intercession, dont beaucoup liés à une mystérieuse huile qui aurait commencé à suinter de son corps dès sa mort en 1898.

Le pape a confié à voix basse : « Aujourd’hui, nous voulons confier à l’intercession de Saint Charbel les besoins de l’Église, du Liban et du monde. Pour le monde, nous demandons la paix. Nous l’implorons particulièrement pour le Liban et pour tout le Levant. » Des mots lourds de sens dans un pays marqué par l’instabilité politique, l’exil de sa jeunesse, l’effondrement économique et des divisions anciennes.Au dehors, malgré la pluie glaciale, des foules immenses se massent. Des familles entières, des malades, des enfants brandissant des pancartes, des pèlerins venus du Liban, d’Égypte, d’Europe ou d’Amérique. Certains pleurent, d’autres acclament. Une femme confie : « Le Liban a besoin de quelqu’un comme lui, qui apporte l’amour et la paix. Nous avons perdu la charité, l’amitié, la confiance. Mais sa présence nous redonne espoir. »

Dans la grotte, le pape lit une prière imprimée sur des images distribuées aux fidèles :

« Ô Dieu, toi qui as accordé à Saint Charbel, gardien du silence dans la vie cachée, d’être illuminé par la lumière de la vérité pour contempler la profondeur de ton amour, accorde-nous, à nous qui suivons son exemple, la grâce de mener dans le désert de ce monde le bon combat de la foi. » Il allume ensuite une lampe votive, symbole de la lumière que Saint Charbel a fait briller sur le Liban, et déclare : « En offrant cette lampe, je confie à la protection de Saint Charbel le Liban et son peuple, afin qu’il marche toujours dans la lumière du Christ. »Léon XIV médite ensuite sur la figure du moine : « À celui qui vit sans Dieu, il enseigne la prière ; à celui qui vit dans le bruit, il enseigne le silence ; à celui qui vit pour paraître, il enseigne la modestie ; à celui qui cherche les richesses, il enseigne la pauvreté. » Autant de paroles qui dessinent un chemin spirituel radical, à contre-courant d’un monde saturé de bruit, d’image et d’agitation. Le pape rappelle aussi que ses prédécesseurs, « spécialement Saint Paul VI », avaient « tant désiré » venir prier à Annaya.

Précisons que la ferveur autour de Saint Charbel ne vient pas seulement de sa vie d’ermite, mais aussi des innombrables guérisons qui nourrissent la foi populaire. Le témoignage bouleversant de Michline Chahin Hindi, guérie d’un cancer agressif en 2018 après avoir invoqué le saint, en est un exemple récent. Elle raconte qu’en rêve, Saint Charbel lui avait dit : « Mets cette relique près de ton cœur et n’aie pas peur. » Les médecins découvrirent une tumeur maligne de douze centimètres. Après opération, les analyses démontrèrent l’absence totale de cancer, au point que le médecin lui-même déclara : « Votre foi vous a sauvé. » Elle se rendit alors au monastère pour faire enregistrer officiellement sa guérison.Ainsi se rejoignent deux dimensions : la dévotion populaire qui irrigue la vie spirituelle du Liban, et la prière du pape, qui rappelle que la paix n’est pas simplement un équilibre fragile entre forces politiques, mais un don de Dieu. Léon XIV le dit clairement : la paix « ne peut exister sans la conversion des cœurs ». Dans un Liban meurtri, c’est un appel à revenir au Christ, à retrouver la justice, la charité, la réconciliation.

Lorsque le pape quitte Annaya l’image demeure, simple et immense à la fois : un pape à genoux devant la tombe de Saint Charbel, implorant pour un pays éprouvé un miracle de paix. Un geste humble, un geste prophétique, un geste qui dit tout.

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