« San Gennà, si’ ’o nuosto prutettore ! » San Janvier tu es notre protecteur ! Naples a de nouveau retenu son souffle. Ce mardi 16 décembre 2025, à 9 h 13, dans la chapelle du Trésor de San Genaro, attenante à la cathédrale Notre-Dame-de-l’Assomption, plus connue sous le nom de Duomo de Naples, le prodige tant attendu s’est produit, le sang de San Genaro s’est liquéfié. L’annonce a été faite par monseigneur Vincenzo De Gregorio, abbé de la chapelle, et a été accueillie par un long applaudissement des fidèles, rejoints par de nombreux touristes, rassemblés dans ce lieu chargé de prière et de mémoire.
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— Tribune Chrétienne (@tribuchretienne) December 17, 2025
🔴Le sang de San Genaro se liquéfie à nouveau, signe d’espérance au cœur de l’histoire
🔴« San Gennà, si’ ’o nuosto prutettore ! » : San Janvier tu es notre protecteur !
⚡️Chaque année, sous les yeux des fidèles italiens et de pèlerins venus du monde… pic.twitter.com/inZkfdWFix
Selon le rite traditionnel, l’ampoule contenant la relique a été retirée de la teca (le reliquaire vitré et scellé où est conservée l’ampoule du sang) alors que le sang apparaissait déjà « semi-liquéfié ». Les litanies chantées par les « parentes » de San Genaro, ces femmes qui perpétuent une dévotion multiséculaire, ont accompagné l’attente silencieuse et fervente de l’assemblée. À 10 h 05, la liquéfaction complète a été officiellement constatée, et le mouchoir blanc a été agité par le représentant de la Députation, signe public que le prodige était pleinement accompli.
Ce 16 décembre revêt une portée particulière dans la tradition napolitaine. Il commémore l’année 1631, lorsque Naples fut menacée par l’une des éruptions les plus violentes du Vésuve. La mémoire populaire rapporte qu’alors que la lave avançait vers la ville, les habitants implorèrent l’intercession de San Genaro. Les reliques furent portées en procession, et l’éruption s’arrêta avant d’atteindre le cœur urbain. Depuis lors, cette date est célébrée comme un signe de protection accordée à une ville souvent éprouvée par les catastrophes naturelles, les épidémies et les drames de l’histoire.
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Dans la chapelle se trouvaient également des représentants des autorités civiles et des personnalités publiques, témoignant du caractère profondément enraciné de cette dévotion dans la vie de la cité. Monseigneur Vincenzo De Gregorio a toutefois tenu à mettre en garde contre toute réduction de cet événement à une image folklorique ou touristique. Naples, hier comme aujourd’hui, a connu les souffrances, les pestilences que l’on appellerait aujourd’hui des pandémies, les guerres et les menaces permanentes, et la foi ne saurait être transformée en fétichisme. Le prodige, a-t-il rappelé, invite avant tout à une lecture spirituelle de l’histoire et à une responsabilité morale dans le présent.
L’Église, fidèle à sa tradition de prudence, n’impose pas une interprétation scientifique ou apologétique de la liquéfaction. Elle constate le fait, elle prie et elle transmet ce qui lui a été confié. Mais pour les fidèles, ce signe demeure un rappel tangible que la foi chrétienne n’est pas une abstraction. À travers San Genaro, pasteur et martyr des premiers siècles, Naples continue de relire son histoire à la lumière de la Providence.
La teca sera exposée aux fidèles dans l’après-midi avant d’être replacée, après la célébration eucharistique, dans la cassaforte. Le phénomène cessera peut-être, comme chaque fois, mais le message demeure. Dans un monde marqué par l’incertitude et la fragilité, Naples témoigne une fois encore que la foi transmise de génération en génération reste vivante, capable d’unir le passé, le présent et l’espérance chrétienne.


