Le gouvernement russe réclame depuis plusieurs années à Israël la mutation des droits de propriété de quatre églises situées à Jérusalem et sur le mont des Oliviers.
Ces revendications sont anciennes et ont pris de l’importance récemment dans le contexte de la guerre en Ukraine.
Le chargé de la récupération des biens russes en Israël et dans les territoires palestiniens, Sergeï Stepachine, ancien Premier ministre, a déposé une plainte auprès de tribunaux israéliens pour la restitution de ces églises, qui incluent l’église de Sainte-Marie-Madeleine, la chapelle de l’Ascension et l’église Viri Galilei, actuellement sous la responsabilité du patriarcat grec orthodoxe de Jérusalem.
La quatrième église, Alexandre Nevsky, fait partie d’un complexe connu sous le nom de « Cour Alexandre », qui comprend également un petit musée et des vestiges archéologiques attribués à la basilique constantinienne du Saint-Sépulcre.
En avril dernier, le président russe Vladimir Poutine a exigé que cette église lui soit transférée dans une lettre adressée au Premier ministre israélien de l’époque, Naftali Bennett. Depuis 2005, Vladimir Poutine essaie de récupérer tous les biens russes acquis en Terre Sainte au XIXe siècle et confiés à la Société impériale orthodoxe en Palestine, une institution de l’Église orthodoxe de Russie.
Cependant, cette Église s’est divisée en deux après la révolution d’Octobre 1917, avec une partie, dite « blanche », restant fidèle au tsarisme et exilée, qui a réussi à conserver le contrôle des propriétés ecclésiastiques à Jérusalem et en Palestine, tandis que l’autre partie, dite « rouge », est restée en Russie et a pris le contrôle de la Société impériale. En 1948, lorsque l’État d’Israël est proclamé, ces églises sont passées sous le contrôle du patriarcat grec orthodoxe de Jérusalem, qui a refusé de les rendre à la Russie. Le gouvernement russe a depuis lors tenté de récupérer ces églises, avec plus ou moins de succès.