Depuis 2000 ans

Voir des soldats armés dans la maison de Dieu est une profanation

capture écran
capture écran
“Terra Alsatia” c’est le nom donné à ce spectacle immersif présenté comme un hommage à la mémoire.Il est infiniment triste de voir des prêtres consentir à cette dénaturation du sacré au nom d’une “ouverture” qui n’est qu’un abandon

Il fut un temps où les églises étaient des refuges d’âmes, des havres de silence, des lieux où l’homme tombait à genoux devant le mystère. Aujourd’hui, elles se muent en scènes de théâtre, en décors pour des jeux de lumière, des sons et des applaudissements. Ce qui se passe à Colmar, dans l’église Saint-Joseph, illustre tragiquement cette décadence : au nom d’une prétendue “rencontre culturelle”, on transforme le sanctuaire du Très-Haut en salle de spectacle.

On applaudit là où il faudrait se taire, on s’émerveille devant la technique là où l’on devrait se prosterner devant le Saint-Sacrement.

Dérouler l’histoire de France, aussi noble et glorieuse soit-elle, dans une église, c’est déjà mélanger deux registres qui ne doivent jamais se confondre. La patrie, aussi belle soit-elle, demeure réalité terrestre ; l’Église, elle, ouvre sur le Royaume des cieux. Confondre les deux, c’est abaisser le mystère au niveau du spectacle, c’est inviter l’homme à contempler l’histoire au lieu de contempler Dieu. La mémoire nationale a ses monuments, ses musées, ses théâtres ; le sanctuaire, lui, appartient à un autre ordre. Ce n’est pas le lieu pour glorifier les héros de la terre, mais pour adorer le Seigneur du ciel. Chaque fois qu’on franchit cette limite, on trahit la vocation du lieu sacré.

Le curé du lieu, le père Robert Abelava, affirme : « Une église est un lieu de prière, mais aussi de rencontre. » Mais quelle rencontre, Père ? Celle de touristes en quête de divertissement ? Celle de spectateurs fascinés par une mise en scène profane ? Une église n’est pas une “salle polyvalente”, ni un théâtre ni une salle de spectacle. C’est le lieu où le Christ demeure réellement, corporellement, dans le tabernacle. Un espace consacré, mis à part du monde pour être le seuil du Ciel. Tout ce qui s’y vit doit orienter les âmes vers Dieu, non vers la distraction : là se trouve la vraie rencontre.

Ne nous y trompons pas : confondre le sacré et le spectacle n’est pas anodin. Cette dérive abîme le sens du sacré, affadit la foi, habitue les fidèles à percevoir le sanctuaire comme un simple décor interchangeable.

Aujourd’hui ce sont des “spectacles immersifs”, demain peut-être des réunions politiques ou des concerts de toutes sortes. La pente est glissante, et le diable s’en réjouit : il aime voir l’homme transformer les autels en scènes et les églises en musées.

Le père Abelava évoque un “Alléluia”. Mais quel Alléluia peut s’élever d’un lieu où l’on acclame des acteurs plutôt que Dieu ? Où les fidèles cèdent la place à des spectateurs ? Où le silence sacré se brise sous des effets sonores ? Certains diront : “cela attire du monde”. Oui, mais pour quoi faire ? Le Christ n’a jamais demandé que son temple serve d’appât culturel. Il a chassé les marchands du Temple avec un fouet de cordes. Croyez-vous qu’Il tolérerait mieux aujourd’hui les marchands d’images et de sensations, les promoteurs d’un “art total” prétendant sanctifier le divertissement ?

L’art véritable, celui qui élève, s’agenouille devant le mystère. Il ne s’impose pas au sanctuaire, il le respecte. Il ne remplace pas la liturgie, il s’en inspire humblement. Ce qu’on a vu à Colmar n’a rien de cette humilité : c’est une profanation déguisée en célébration.

Lire aussi

Il est infiniment triste de voir des prêtres consentir à cette dénaturation du sacré au nom d’une “ouverture” qui n’est qu’un abandon. À force de vouloir plaire au monde, on finit par lui livrer le Temple.

Une église n’est pas un musée, ni un théâtre, ni un “lieu de rencontre culturelle”. C’est la maison de Dieu. Celui qui en oublie la sainteté, celui qui permet qu’on y applaudisse des acteurs armés, se rend complice d’une désacralisation lente mais certaine. L’Église n’a pas besoin d’effets spéciaux pour toucher les cœurs, mais de vérité, de silence, de prière. Elle doit retrouver le sens du sacré, que tant de spectacles “immersifs” détruisent au nom de l’émotion.Ce mélange entre le culturel et le cultuel traduit une erreur profonde du monde moderne, symptôme d’une foi affadie qui cherche à se justifier par les chiffres plutôt que par la vérité. Une église n’a pas vocation à être “remplie” comme une salle de concert. Elle n’a pas d’objectif de rendement, de fréquentation ou de taux de remplissage. Ce n’est ni un commerce, ni un musée, ni un outil de marketing spirituel. L’homme y est libre de venir ou non, de se tenir devant Dieu ou de s’en éloigner, mais l’Église ne doit jamais travestir sa mission pour séduire.

Imposer à la maison de Dieu une logique de résultats, c’est trahir sa nature. Tromper les âmes en leur faisant croire que l’essentiel est d’attirer des foules, alors que la finalité d’une église est de conduire les cœurs à la rencontre avec Dieu. Ceux qui prétendent transformer nos sanctuaires en “lieux de rencontre entre les hommes” oublient que ces rencontres n’ont de sens que si elles se font en Lui. Sans Dieu, il ne reste qu’un décor, un bâtiment vide où résonne l’écho d’un monde qui a oublié le sacré.Non, tout ne se vaut pas. Et non, voir des soldats armés dans une église, même au nom de “l’histoire”, n’a rien de normal. C’est une blessure faite au Christ, une offense à la maison du Père. Qu’on se le redise une bonne fois : l’église est le lieu de La Rencontre avec Dieu, non un théâtre pour divertir les hommes.

Recevez chaque jour notre newsletter !

RESTEZ CONNECTÉS !

Suivez l’actualité quotidienne des chrétiens en France et dans le monde

Rejoignez nos 60 000 abonnés : inscrivez ci-dessous votre adresse mail et recevez notre newsletter tous les jours, c’est gratuit !