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Vols en série dans 27 églises du Sud‑Ouest : trois suspects arrêtés par les gendarmes

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Depuis mai, des églises des Landes et des Pyrénées‑Atlantiques sont régulièrement cambriolées pour dérober calices et ciboires. Trois individus ont été interpellés lundi soir et placés en garde à vue, tandis que l’enquête s’élargit

Lundi 1er septembre, en soirée, trois individus ont été interpellés par la gendarmerie de Dax alors qu’ils circulaient ensemble dans un véhicule. Ils sont soupçonnés d’être impliqués dans une série de cambriolages ciblant 27 églises des Landes et des Pyrénées-Atlantiques depuis le mois de mai. Chaque fois, les tabernacles ont été forcés et des objets liturgiques, calices, ciboires, ont été volés. Lors de la perquisition du véhicule, plusieurs objets dérobés le jour même dans une église des Pyrénées‑Atlantiques ont été retrouvés. Les gardes à vue, d’une durée possible de 48 heures, sont en cours.

Entre janvier et mai 2025, les autorités ont recensé 322 actes antichrétiens, contre 284 sur la même période en 2024, soit une progression de 13 %, selon le ministère de l’Intérieur. Dans ces actes, les atteintes aux biens représentent l’écrasante majorité (271 faits, soit 84 % du total), tandis que les atteintes aux personnes ont presque doublé (51 cas, +96 %) Ces chiffres s’inscrivent dans la continuité des données de 2024, année durant laquelle 770 faits antichrétiens ont été recensés, soit une baisse de 10 % par rapport à 2023. Cette catégorie représentait à l’époque 31 % des actes antireligieux en France, avec 288 vols et 274 dégradations, alors que les incendies ou tentatives d’incendie avaient augmenté, passant de 38 à 50 cas (+30 %) .

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Les objets dérobés ne sont pas seulement constitués de métaux précieux. Ils portent aussi une valeur historique et religieuse, liés à la vie des paroisses depuis parfois plusieurs siècles. Leur disparition prive non seulement les fidèles d’objets utilisés pour le culte, mais aussi les communes d’une part de leur mémoire.Face à la multiplication de ces faits, certaines communes envisagent désormais d’équiper leurs églises d’alarmes discrètes, de caméras ou d’inventaires numériques pour suivre les objets d’art sacré. Mais pour nombre d’élus locaux, la question reste entière : comment sécuriser ces édifices sans en fermer les portes aux fidèles et aux visiteurs ?

L’arrestation des trois suspects marque une étape importante, mais c’est tout un mécanisme de protection du patrimoine cultuel qui est mis en relief : comment maintenir l’ouverture des églises rurales tout en garantissant leur sécurité ? Quelle réponse institutionnelle et locale pour prévenir ces vols récurrents ?

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