Entre ferveur populaire, prudence ecclésiale et hypothèses naturelles, que peut-on raisonnablement en dire ?Le 12 décembre, à l’église St. Thomas More Catholic Church, plusieurs paroissiens affirment avoir aperçu, au cours de la messe de la fête de Notre-Dame de Guadalupe, une forme ressemblant à un visage dans les plis d’un tissu disposé près de l’autel. Le phénomène aurait été remarqué depuis les bancs, déclenchant chuchotements et gestes indiquant le sanctuaire. De nombreux fidèles ont alors sorti leurs téléphones pour photographier et filmer ce qu’ils voyaient.
Le père Edmund Nnadozie, qui présidait la célébration, a expliqué ne pas avoir perçu l’image dans un premier temps depuis sa position à l’avant de l’église. Après s’être retourné et avoir observé plus attentivement, il a reconnu distinguer lui aussi une forme évoquant un visage marial. Interrogé par la presse locale, il a souligné le caractère troublant de la date : la fête de Notre-Dame de Guadalupe commémore en effet l’apparition de 1531 au Mexique, traditionnellement associée à une image miraculeusement laissée sur une tilma, un tissu.Pour plusieurs paroissiens, l’expérience a été vécue comme un signe spirituel.
Ben Yzaguirre,paroissien présent à la messe, a raconté que l’image était « difficile à manquer » et qu’elle lui avait apporté un profond réconfort. D’autres fidèles ont parlé d’un sentiment d’unité et d’espérance, particulièrement fort en cette période de l’Avent et de Noël. Que l’on parle de miracle ou non, beaucoup insistent sur les fruits intérieurs de paix et de consolation.
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Dans le même temps, aucune reconnaissance officielle n’a été donnée. Fidèle à sa tradition bimillénaire, l’Église catholique observe une grande prudence face à ce type d’événement. Aucun diocèse, aucune commission n’a annoncé l’ouverture d’une enquête, et aucun jugement n’a été porté sur l’authenticité surnaturelle du phénomène. L’Église distingue soigneusement la dévotion légitime des fidèles et la nécessité d’un discernement rigoureux, long et exigeant, avant toute éventuelle reconnaissance.Des voix plus sceptiques se sont également exprimées, notamment sur les réseaux sociaux et dans certains médias généralistes. Elles évoquent une possible illusion d’optique ou un phénomène bien connu de perception, la paréidolie, qui conduit l’œil humain à reconnaître des visages dans des formes aléatoires, surtout lorsque le contexte émotionnel et religieux y prédispose. Aucun élément matériel nouveau, message précis, ni signe durable n’a pour l’instant été établi.
Rappelons que les apparitions et miracles reconnus par l’Église n’ont jamais pour but de remplacer l’Évangile ou la vie sacramentelle, mais d’y renvoyer. En l’état actuel, l’événement de Las Vegas relève donc d’un témoignage de piété populaire, appelant à la fois respect pour la foi des fidèles et retenue dans les conclusions.Qu’il s’agisse d’un simple jeu de lumière et de plis ou d’un signe perçu comme providentiel, cet épisode rappelle une vérité souvent oubliée : l’Église invite à accueillir ce qui touche les cœurs avec gratitude, sans renoncer ni à la raison ni au discernement, et en laissant à Dieu seul le secret de ses sig
