Le 19 septembre 1963, une découverte macabre a secoué la ville de Bordeaux : douze squelettes auraient été mis au jour dans les voûtes de l’église Saint-Rémi. Soixante ans plus tard, ce mystère demeure non résolu, laissant les chercheurs perplexes.

C’est le soir du 18 septembre 1963 que des ouvriers font une troublante découverte :

“un grand nombre d’ossements humains paraissant très anciens. Les corps étaient alignés dans les combles, entre la voûte et la toiture de l’édifice”

, rapporte un article de l’époque. La municipalité et la police sont immédiatement alertées.

Ce qui rend cette découverte encore plus mystérieuse est l’absence d’objets trouvés sur les lieux, à l’exception d’une hache, d’un peigne et d’une semelle à clous. “C’est tout de même suspect ! Nous n’avons absolument aucune archive qui mentionne cette découverte”, réagit Loïc Daverat, ingénieur d’études à la Drac de Nouvelle-Aquitaine (Direction régionale des affaires culturelles).

Ce type d’inhumation dans les combles d’une église est une pratique méconnue et inhabituelle. Bien que d’autres cas d’ossements retrouvés dans des combles d’églises aient été signalés, notamment en 2004 et 2006, à Bordeaux, aucune explication définitive n’a été trouvée pour expliquer cette découverte particulière.

Pour comprendre ce mystère, il est nécessaire de se plonger dans l’histoire des lieux. L’église romane Saint-Rémi a été construite entre le 11e et le 14e siècle à Bordeaux. Après la Révolution française, le site a été désaffecté et a servi à différentes fins, telles qu’un garage, un magasin des douanes, une écurie et même une réserve du musée d’Aquitaine. Des travaux de restauration ont été entrepris en 1962 et 1990.

Une hypothèse avancée par Loïc Daverat est que les corps étaient déjà présents sur place lorsque les ouvriers sont arrivés, étant donné que des travaux de restauration étaient en cours pour créer une réserve archéologique. Une autre hypothèse émise par Agathe Corre, guide conférencière à Bordeaux, est que les douze squelettes pourraient provenir de fosses communes situées près de l’église, où les personnes modestes étaient enterrées faute de pouvoir être inhumées sous les salles des églises.

Bien que des cas similaires aient été signalés dans d’autres églises bordelaises, l’ingénieur d’études de la Drac affirme qu’il n’existe aucune trace de cette découverte dans les archives de la région. Ainsi, le mystère entourant ces douze squelettes découverts à l’église Saint-Rémi de Bordeaux reste entier, suscitant l’intrigue et l’imagination des chercheurs.