Le père Timothy Radcliffe, prêtre dominicain britannique, a récemment animé une retraite spirituelle pour les participants au Synode sur la synodalité. Au cours de cette retraite, qui s’est déroulée du 1er au 3 octobre à Sacrofano, près de Rome, le père Radcliffe a partagé des méditations profondes et significatives sur le thème de « marcher ensemble ». Ces méditations sont marquées par les mots clés suivants : espérance, foyer, amitié et conversation.
Dans sa première méditation, intitulée « Espérer contre toute espérance », le père Radcliffe a mis l’accent sur l’espérance eucharistique, symbolisée par le Christ qui a donné son corps et son sang pour le salut de l’humanité. Il a souligné que cette espérance dépasse notre imagination et appelle à l’unité au sein de l’Église et de l’humanité, en particulier pour les jeunes et face à un avenir incertain.
Le père Radcliffe a également insisté sur le fait que le synode n’est pas un débat politique visant à la victoire
mais plutôt un processus où l’écoute mutuelle et la compréhension de la volonté de Dieu sont essentielles. Il a évoqué l’exemple de Thérèse de Lisieux, rappelant que chaque petite action pendant le synode peut avoir des conséquences inattendues et positives.
Dans sa deuxième méditation, intitulée « Chez nous en Dieu et Dieu chez nous en nous », le père Radcliffe a abordé le concept de « foyer » et la crise du logement spirituel. Il a souligné l’importance de concilier les différentes conceptions de ce que signifie être un foyer au sein de l’Église, en évitant les extrêmes. Il a encouragé à créer une Église où chacun se sente pleinement chez lui, enracinée dans l’amour et l’accueil.
Concilier tradition et modernité pour une Église unie et forte
L’Église est également divisée par différentes conceptions de ce que signifie être «foyer», poursuit le père dominicain.
D’un côté, il y a ceux qui ne regardent que la tradition ancienne et qui croient que l’identité ecclésiale nécessite des frontières bien définies; de l’autre, ceux qui désirent une Église renouvelée et pour qui le cœur même de l’identité ecclésiale est représenté par l’ouverture vers l’extérieur.
Mais ces deux conceptions, souligne le père Radcliffe, sont «toutes deux justes», car si seule la première prévaut, l’Église risque d’être «une secte»; si l’on ne regarde que la seconde, on finit par «devenir un vague mouvement de Jésus».
Il faut donc les prendre en considération tous les deux, aussi parce que «le Verbe s’est fait chair» et«quelle que soit notre maison, Dieu vient l’habiter», dans chacune de nos cultures, où que nous soyons, quoi que nous ayons fait, «Dieu fait sa maison avec nous, il vient rester avec nous. Il est Emmanuel», «Dieu avec nous», Celui qui habite même «dans les lieux que le monde méprise», comme la prison.
(Source : L’Osservatore Romano)
Le portrait du Père Radcliffe
Timothy Radcliffe, né le 22 août 1945 à Londres, est un prêtre religieux dominicain britannique. Sa personnalité se distingue par une combinaison unique de profondeur intellectuelle et d’humour subtil. Il a occupé la position prestigieuse de maître de l’Ordre des Prêcheurs de 1992 à 2001.
Sa biographie nous révèle un parcours marqué par son engagement chez les dominicains en 1965, aboutissant à son ordination en tant que prêtre en 1971. À l’université d’Oxford, il a partagé sa passion pour l’Écriture sainte en tant qu’enseignant.
En 1987, Radcliffe est élu provincial d’Angleterre, puis il accède à la position de maître de l’Ordre des Prêcheurs en 1992. C’est durant cette période qu’il a captivé un public bien au-delà des cercles religieux par ses analyses et ses prises de position audacieuses sur des sujets tels que la société contemporaine, la situation de l’Église catholique, la vie chrétienne et la vie religieuse.
Ses écrits ont rencontré un large écho et son sens de l’humour qui a contribué à le hisser au rang de personnalité catholique éminente.
Après neuf ans à la tête de l’Ordre dominicain, en 2001, le père Timothy Radcliffe a pris une année sabbatique. Depuis 2002, en tant que membre à part entière de la communauté des dominicains à Oxford, il consacre une grande part de son temps à l’enseignement et à la prédication dans de nombreux pays.
