La Conférence épiscopale du Chili a récemment pris position sur les graves affaires de corruption qui ont éclaté dans le pays, impliquant des acteurs tant du secteur public que privé dans des délits tels que le blanchiment d’argent, la corruption de fonctionnaires et la fraude fiscale. Ce scandale, connu sous le nom de « Cas Audios » ou « Cas Hermosilla » (du nom de l’avocat pénaliste Luis Hermosilla), supposé être au cœur de l’affaire a mis en lumière un réseau de corruption et de trafic d’influence touchant des personnalités influentes du monde politique et économique chilien.
L’affaire a éclaté suite à la diffusion d’enregistrements audio dans lesquels l’avocat Hermosilla semble discuter d’un plan visant à soudoyer des fonctionnaires du Service des Impôts Internes (SII) et à manipuler le système judiciaire. Ce scandale a révélé l’existence d’un réseau d’influences qui affecte plusieurs secteurs du pouvoir au Chili, suscitant une vive inquiétude au sein de la population. Parmi les personnes impliquées figurent des avocats, des entrepreneurs et des fonctionnaires.
« Le mal étendu de la corruption »
Les événements récents ont engendré un climat de méfiance au sein de la société, avec une forte demande pour des mécanismes garantissant la transparence. En réponse à cette situation, la Cour suprême du Chili a décidé de suspendre temporairement la magistrate Ángela Vivanco. Les évêques chiliens ont qualifié cette situation de « mal étendu de la corruption », en énumérant des pratiques telles que le « trafic d’influence, les fraudes, le mauvais usage d’informations privilégiées, la malversation de fonds publics et les délits économiques » qui ont été mis en lumière ces dernières années, et qui « sont une source de profonde préoccupation pour la grande majorité du pays ».
Bien que ces événements impliquent des individus de divers horizons, ils sont « particulièrement graves lorsqu’ils concernent des autorités publiques et des organismes de l’État », soulignent-ils, « qui, par leur nature, sont au service du bien commun, en particulier des personnes vulnérables ».
Une « forte condamnation sociale » nécessaire
Les évêques insistent sur le fait que « les pauvres sont les grandes victimes de ces comportements et cela doit être l’objet d’une forte condamnation sociale », car cela représente « une crise éthique de grande ampleur ».
Ils exigent donc « rapidité, objectivité et transparence » de la part des instances chargées d’enquêter sur ces faits. De plus, ils mettent en garde contre le fait que ces événements « vont gravement à l’encontre de la justice sociale », augmentant la méfiance des citoyens envers les institutions et provoquant « un discrédit de la vie politique, sociale et économique », tout en détruisant les liens de solidarité entre les individus et en plaçant l’égoïsme comme « règle essentielle de l’action humaine ». L’épiscopat a également alerté sur les conséquences de la corruption sur le pouvoir judiciaire, qui est censé « trancher les controverses ».
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