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Les carmélites de Compiègne sont désormais saintes

Par un décret signé ce mercredi, le pape François a officialisé leur canonisation équipollente, soulignant leur courage et leur foi face à une persécution implacable.

Les seize religieuses, dirigées par Mère Thérèse de Saint-Augustin, sont devenues le symbole de la persécution antireligieuse qui a frappé la France pendant la Révolution. Elles furent arrêtées, jugées et exécutées pour leur fidélité à leur foi catholique et leur dévouement à une vie consacrée. Leur canonisation, qualifiée d’équipollente – c’est-à-dire sans nécessité de miracle – honore leur sacrifice héroïque et étend leur culte à l’Église universelle. Elles rejoignent ainsi les rangs des saints inscrits au martyrologe romain, un titre qui réaffirme la place centrale de leur témoignage dans l’histoire chrétienne.

Des vies offertes pour la foi et la France

En septembre 1792, en pleine vague anticléricale, les carmélites furent expulsées de leur monastère de Compiègne. Dépossédées de leur habit religieux et contraintes de vivre dispersées, elles continuèrent néanmoins leur vocation en secret. Sous la direction de leur prieure, elles prononcèrent un acte solennel d’offrande de leur vie pour le salut de la France et la fin des exécutions.

En juin 1794, leur foi inébranlable attira l’attention des autorités révolutionnaires. Accusées d’entretenir des sympathies monarchiques et de continuer leur vie consacrée malgré les interdictions, elles furent arrêtées et transférées à la prison de la Conciergerie. Lors de leur jugement sommaire, elles furent condamnées pour « fanatisme religieux ». Le 17 juillet 1794, elles montèrent les marches de l’échafaud en chantant des psaumes et l’hymne Veni Creator Spiritus. Leurs chants et leur dignité imposèrent le silence à une foule habituellement bruyante, impressionnée par leur paix intérieure et leur courage.

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Une canonisation qui fait mémoire

La canonisation de ces martyres s’inscrit dans une tradition de reconnaissance des saints qui ont affronté la persécution avec foi et espérance. Déjà béatifiées en 1906 par le pape saint Pie X, elles représentent un exemple lumineux de résistance spirituelle face à une idéologie oppressive. Le sacrifice des carmélites dépasse les divisions historiques pour rappeler la valeur universelle de la foi et du témoignage chrétien.

Le pape François, en signant le décret de leur canonisation, a souhaité souligner leur rôle dans l’histoire de l’Église et l’importance de leur mémoire dans le monde contemporain. Leur exemple résonne particulièrement dans un monde où la foi est encore persécutée dans de nombreuses régions.

Les carmélites de Compiègne rappellent que la sainteté peut naître dans les circonstances les plus sombres. Leur offrande volontaire pour le salut de la France illustre l’amour du prochain et la fidélité au Christ. Leur canonisation, en cette année où l’Église célèbre d’autres martyrs des temps modernes, tels que le jésuite Eduard Profittlich et le prêtre Elia Comini, montre la continuité d’une Église toujours prête à honorer ceux qui donnent leur vie pour leur foi.

La reconnaissance de ces figures saintes invite chaque croyant à méditer sur l’exemple des martyres, dont le témoignage transcende les siècles. Les carmélites de Compiègne, désormais honorées dans l’Église universelle, incarnent une lumière dans les ténèbres de la Terreur, une lumière qui brille encore aujourd’hui comme un appel à la fidélité, au courage et à l’amour du Christ.

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