Le Vatican a officiellement lancé le 17 décembre dernier la procédure de béatification du roi Baudouin, cinquième roi des Belges, décédé en 1993. Cette annonce, rapportée par Vatican News, fait suite à la visite du pape François en Belgique en septembre, où il avait évoqué son intention de faire avancer le « procès de béatification » dès son retour au Vatican.
Le dicastère des Causes des Saints, organisme chargé d’examiner les dossiers de béatification et de canonisation, a initié la première étape de ce processus en constituant une Commission historique ordinaire. Cette commission, composée de spécialistes de l’histoire et de la recherche archivistique belge, a pour mission de rassembler une documentation exhaustive sur la vie, les actes et la foi du roi Baudouin. Ce travail minutieux permettra d’évaluer si le souverain répond aux critères exigés par l’Église pour être reconnu comme bienheureux.
Ce processus, qui pourrait s’étaler sur plusieurs années, se déroule en plusieurs phases : la collecte des témoignages et documents, leur analyse approfondie par des experts théologiques et historiques, puis la présentation d’un rapport au pape. La décision finale appartient au Saint-Père, qui devra émettre un décret pontifical pour la béatification.
Baudouin de Belgique, né en 1930, a régné pendant plus de quarante ans, de 1951 à sa mort en 1993. Sa vie publique et privée témoigne d’un profond attachement à la foi catholique, qui a guidé de nombreuses décisions dans son règne. L’un des épisodes les plus marquants de son règne reste son refus de signer, en 1990, une loi dépénalisant partiellement l’avortement.
Préférant renoncer temporairement à ses fonctions royales plutôt que d’agir contre ses convictions, Baudouin déclara qu’il ne pouvait en conscience valider un texte qu’il jugeait incompatible avec la loi divine. Cet acte de courage moral fut salué par le pape François lors de sa visite à la crypte royale de Laeken en septembre dernier. Le pontife qualifia ce choix de « témoignage de foi héroïque » et de « défense de la vie, même au prix de sa place sur le trône. »
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Au-delà de cet épisode, Baudouin était connu pour sa simplicité et son humilité. Profondément engagé dans des œuvres caritatives, il s’intéressait aux conditions de vie des plus vulnérables, notamment en Afrique, où il effectua plusieurs voyages marquants. Il entretenait également une relation étroite avec des mouvements ecclésiaux et des communautés chrétiennes, cherchant à incarner sa foi dans toutes les dimensions de sa vie.
Le choix d’entamer la procédure de béatification repose sur plusieurs critères. Outre son refus symbolique de signer la loi sur l’avortement, le roi Baudouin est reconnu pour la cohérence entre sa foi personnelle et son rôle public. Ce témoignage de fidélité aux enseignements de l’Église, dans un monde souvent marqué par le relativisme moral, inspire de nombreux fidèles.
Le processus de béatification s’intéressera également aux témoignages concernant des grâces reçues par l’intercession du roi Baudouin, un élément clé pour évaluer la dimension spirituelle de son héritage. Plusieurs catholiques en Belgique et à travers le monde considèrent déjà Baudouin comme un exemple de sainteté dans la vie politique, un domaine où l’intégrité morale est souvent mise à l’épreuve.
Si le roi Baudouin venait à être béatifié, il deviendrait une figure exemplaire pour les fidèles, particulièrement pour les responsables politiques et les chrétiens engagés dans la vie publique. Son exemple rappelle que la foi et la responsabilité politique ne sont pas incompatibles, mais qu’elles peuvent se renforcer mutuellement pour promouvoir la justice et le bien commun.
Le chemin vers la béatification est encore long, mais l’initiative du Vatican réaffirme l’importance de témoins comme Baudouin, qui incarnent une fidélité courageuse et exemplaire au Christ et à l’Évangile, même dans les contextes les plus difficiles.