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Israël répond aux critiques du Pape François : « Assez avec les deux poids, deux mesures »

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« Les remarques du Pape sont particulièrement décevantes car elles sont déconnectées du contexte réel et factuel de la lutte d’Israël contre le terrorisme djihadiste »

Depuis plusieurs mois, le Pape François n’hésite pas à critiquer ouvertement l’usage de la force par Israël dans le conflit à Gaza. Dimanche 22 décembre, lors de l’Angélus, le Souverain Pontife a réitéré ses propos en dénonçant ce qu’il qualifie de « cruauté » dans les frappes israéliennes. « C’est avec douleur que je pense à Gaza, à tant de cruauté, aux enfants mitraillés, aux bombardements d’écoles et d’hôpitaux. Combien de cruauté », a-t-il déclaré devant les fidèles rassemblés place Saint-Pierre.

Ces déclarations font suite à une précédente intervention samedi, où le Pape avait évoqué la mort de sept enfants d’une même famille à Gaza, tués lors d’une frappe israélienne. « Hier (vendredi), des enfants ont été bombardés. C’est de la cruauté, ce n’est pas la guerre. Je tiens à le dire parce que cela me touche au cœur », avait-il affirmé devant des membres du gouvernement du Saint-Siège.

Face à ces critiques répétées, la réaction d’Israël ne s’est pas fait attendre. Dans un communiqué, le ministère israélien des Affaires étrangères a exprimé son mécontentement, accusant le Pape de partialité. « Les remarques du Pape sont particulièrement décevantes car elles sont déconnectées du contexte réel et factuel de la lutte d’Israël contre le terrorisme djihadiste », indique le texte.

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Israël rappelle qu’il mène une guerre sur plusieurs fronts depuis l’attaque meurtrière du Hamas le 7 octobre 2023, au cours de laquelle des militants palestiniens ont tué des centaines de civils israéliens et capturé plus de 100 otages, dont des enfants. « La cruauté, c’est lorsque des terroristes se cachent derrière des enfants tout en essayant de tuer des enfants israéliens ; la cruauté, c’est de détenir 100 otages, y compris un bébé, depuis 442 jours », a ajouté le ministère, estimant que les critiques devraient être dirigées contre les terroristes, et non contre Israël.

Si les propos du Pape François touchent une corde sensible, ils n’évoquent pas toujours les réalités stratégiques et humanitaires sur le terrain. Le Hamas, accusé d’utiliser des civils comme boucliers humains, opère souvent au cœur des zones densément peuplées de Gaza, compliquant les opérations militaires israéliennes. Ces tactiques placent Israël dans une position difficile, devant choisir entre sa sécurité nationale et le risque de pertes civiles.

De son côté, le Vatican, tout en insistant sur le respect des droits de l’homme, semble « adopter une posture de neutralité bienveillante envers les populations palestiniennes », en ignorant parfois les menaces sécuritaires auxquelles Israël est confronté.

Le conflit à Gaza reste une tragédie humaine où les civils, des deux côtés, paient un lourd tribut. Tandis que le Pape François appelle à une cessation des hostilités et à un retour au dialogue, Israël maintient qu’il ne peut y avoir de paix durable sans désarmement du Hamas et la fin de ses attaques terroristes. Cette divergence de perspectives illustre la complexité d’une situation où justice et sécurité doivent être conciliées.

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