Selon le rapport annuel de l’agence Fides, treize missionnaires ont perdu la vie en 2024, victimes de violences souvent extrêmes dans leur mission d’évangélisation. Parmi eux, huit prêtres et cinq laïcs, dont un catéchiste et un volontaire. Ce bilan, bien que tragique, marque une baisse par rapport à 2023, où vingt missionnaires avaient été tués. Il égale également le chiffre le plus bas enregistré depuis un quart de siècle, en 2012.
L’Afrique reste une fois de plus le continent le plus touché, avec six victimes, suivie des Amériques avec cinq morts, et de l’Europe où deux prêtres ont été tués. Aucune victime n’a été recensée cette année en Asie, un soulagement après les pertes de 2023.
Les récits des missionnaires assassinés révèlent des drames d’une violence insoutenable. Au Burkina Faso, le catéchiste Edouard Zoetyenga Yougbare a été enlevé et tué près de Saatenga dans la nuit du 18 au 19 avril. Son corps, retrouvé le lendemain, portait des traces de torture : la gorge tranchée, les mains liées dans le dos. Dans ce même pays, François Kabore, 55 ans, a été tué par des jihadistes alors qu’il guidait une prière communautaire.
Le Cameroun a également été endeuillé par la mort de Christophe Komla Badjougou, prêtre togolais de 46 ans, abattu devant le portail des Missionnaires du Cœur Immaculé de Marie à Mvolyé. En République démocratique du Congo, Edmond Bahati Monja, coordinateur de Radio Maria à Goma, a été tué par des groupes armés. En Afrique du Sud, deux prêtres ont été assassinés à un mois d’intervalle : William Banda, 37 ans, tué dans une cathédrale alors qu’il se préparait à célébrer la messe, et Paul Tatu, 45 ans, abattu à Pretoria.
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En Amérique latine, les meurtres ont touché des figures engagées dans la défense des droits sociaux. Juan Antonio López, conseiller municipal au Honduras, a été tué après avoir dénoncé des liens entre des responsables locaux et des gangs criminels. Au Brésil, Steve Maguerith Chaves do Nascimento, actif dans sa paroisse, a été assassiné en se rendant à la messe. Trois prêtres ont également été tués dans cette région : Ramón Arturo Montejo Peinado en Colombie, Fabián Enrique Arcos Sevilla en Équateur et Marcelo Pérez Pérez au Mexique.
En Europe, le frère franciscain Juan Antonio Llorente a été assassiné en Espagne, tandis que le prêtre polonais Lech Lachowicz a succombé à ses blessures après une agression brutale lors d’un cambriolage.
Ces treize vies sacrifiées rappellent la vulnérabilité des missionnaires dans les régions les plus instables du monde. Leur engagement, souvent vécu au péril de leur vie, est un témoignage lumineux de foi et de courage. Ces martyrs contemporains méritent d’être honorés et portés dans la prière de l’Église universelle.