Le 27 janvier 2025, le monde commémorera le 80e anniversaire de la libération du camp de concentration et d’extermination d’Auschwitz par l’Armée rouge. À cette occasion, Monseigneur Georg Bätzing, président de la Conférence épiscopale allemande (Dbk), a adressé un message poignant sur l’importance de cette journée de mémoire, tout en dénonçant avec force les préjugés et attaques antisémites toujours présents dans nos sociétés.
Monseigneur Bätzing est évêque de Limbourg depuis 2016, il rappelle que le camp d’Auschwitz, mis en place en 1940 par les nazis pour interner l’intelligentsia polonaise, est devenu le plus grand camp d’extermination où plus d’un million de personnes ont été tuées, principalement des Juifs. « Auschwitz est donc devenu synonyme de la Shoah, la persécution systématique et l’assassinat industriel des Juifs dans les pays occupés par les nazis », déclare-t-il, insistant sur le fait que le souvenir d’Auschwitz ne doit pas seulement être une mémoire historique, mais un impératif moral pour l’humanité.
Alors que le souvenir de la Shoah semble s’effacer dans certaines parties de l’opinion publique, Monseigneur Bätzing tire la sonnette d’alarme : « Il est honteux qu’à 80 ans après Auschwitz, les Juifs doivent encore subir des préjugés et des attaques antisémites. » L’évêque de Limbourg, qui a pris la tête de la Conférence épiscopale allemande en 2020, insiste sur l’augmentation significative de l’antisémitisme depuis les attaques du 7 octobre 2023 et plaide pour la protection des institutions juives. Toutefois, il insiste sur un point essentiel : « Nous ne devons pas nous habituer à l’idée que la vie juive ne peut se dérouler que sous la protection de la police. »
Le parcours de Monseigneur est marqué par un engagement profond envers la dignité humaine et l’importance de préserver les valeurs chrétiennes dans la société. Ancien recteur du séminaire de Trèves et vicaire général de ce même diocèse avant d’être nommé évêque de Limbourg, il est devenu une figure influente de l’Église catholique allemande. Dans son message de mémoire, il affirme que la lutte contre l’antisémitisme ne peut se limiter à des mesures policières, mais doit être une responsabilité partagée par tous les citoyens. « La lutte contre l’antisémitisme est la responsabilité de tous », déclare-t-il, appelant à une vigilance constante face à la montée des discours de haine.
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Le président de la Conférence épiscopale allemande n’est pas le seul à s’inquiéter de la montée de l’antisémitisme. Le pape François a régulièrement rappelé, dans ses discours, l’importance de la mémoire de la Shoah et du dialogue interreligieux. Dans son message pour la Journée mondiale de la paix 2023, il a souligné que l’antisémitisme « ne peut et ne doit jamais être toléré » et a appelé à une solidarité active avec la communauté juive, tout en insistant sur l’importance de l’éducation et de la transmission des leçons de l’histoire.
De son côté, le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d’État du Vatican, a déclaré lors d’une rencontre avec des représentants de la communauté juive : « L’Église catholique doit être un exemple de respect et d’amour pour toutes les communautés, et en particulier pour nos frères et sœurs juifs. » Ce discours rejoint celui de Mgr Bätzing, qui considère que l’Église doit être un modèle dans la lutte contre l’intolérance et la haine, en particulier celle dirigée contre les Juifs.
Mgr Bätzing conclue en affirmant que le souvenir d’Auschwitz doit être un moteur pour un engagement collectif et une vigilance constante. « Le souvenir d’Auschwitz et l’obligation morale qu’Auschwitz ne se répète pas façonnent la culture politique de l’Allemagne et de l’Europe ». À chacun de nous de faire en sorte que cette mémoire vive et que ces leçons ne soient jamais oubliées.
Source agenSir