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Rachida Dati pose aujourd’hui la première pierre de la flèche de la cathédrale Saint-Denis

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Près de 180 ans après son démontage, la flèche de la basilique de Saint-Denis s'apprête à renaître.


La basilique de Saint-Denis, joyau du patrimoine français et nécropole des rois de France, amorce une étape historique de sa restauration. Ce vendredi, la ministre de la Culture, Rachida Dati, va officiellement lancer le chantier de reconstruction de la flèche, démontée en 1846 après avoir été frappée par la foudre en 1837 et fragilisée par plusieurs tentatives de réparation.

Le diocèse de Saint-Denis se réjouit de cette initiative qui redonne vie à l’un des monuments les plus emblématiques de l’histoire de France. « Nous vivrons dans la prière cette journée où la première pierre sera posée. Vous êtes tous les bienvenus ! », a déclaré Mgr Étienne Guillet, évêque de Saint-Denis, qui présidera les célébrations spirituelles de la journée.

La journée débutera à 9h avec une messe célébrée à l’église Saint-Denys de l’Estrée, dédiée à l’intention de tous les artisans engagés dans le chantier. À 11h, la cérémonie officielle de pose de la première pierre se déroulera en présence de Rachida Dati et sera retransmise en direct à l’Hôtel de Ville. La pierre sera bénie, marquant le lancement officiel des travaux. Le programme spirituel se poursuivra à 17h avec un Chemin de Croix de Carême dans la basilique-cathédrale, avant de s’achever à 21h par une prière par l’intercession de Saint-Denis et un office des Complies dans le chœur haut de l’édifice.

Une collecte innovante pour financer la reconstruction

Afin de financer ce projet ambitieux, l’association Suivez la Flèche a lancé une initiative de mécénat originale, combinant patrimoine et innovation numérique. Comme l’a expliqué Julien de Saint Jores, président de l’association, le projet permet aux mécènes de parrainer une pierre de la flèche et de recevoir en échange son jumeau numérique. Grâce à une modélisation en trois dimensions des 15 000 blocs de pierre, réalisée à partir des plans de Debret et de Viollet-le-Duc, chaque donateur pourra suivre le parcours de la pierre depuis la carrière jusqu’à sa pose sur l’édifice.

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Chaque jumeau numérique contient des informations précises sur la pierre : sa nature (roche liais, roche franche, roche franche fine), son positionnement dans la structure (tour basse, tour haute, flèche), ses dimensions et ses coordonnées géographiques, permettant une reproduction fidèle et une pose exacte dans l’édifice.

Les dons débutent à partir de 15 euros pour parrainer une pierre simple et obtenir son jumeau numérique. À partir de 400 euros, le mécène peut parrainer une pierre complexe et bénéficier de la gravure de son nom sur la pierre physique. La collecte est organisée via le site de la Fondation du patrimoine.

Une renaissance patrimoniale attendue

Dans un entretien consacré au remontage de la flèche de la basilique de Saint-Denis, Jacques Moulin, architecte en chef des Monuments Historiques, a rappelé que ce projet remonte au XIXe siècle. Dès le démontage de la flèche en 1846, l’idée de sa reconstruction a été envisagée. Ce projet a traversé les décennies, porté par des figures locales et l’administration du patrimoine, jusqu’à sa concrétisation actuelle.

Jacques Moulin souligne que le chantier a nécessité de nombreuses années d’études et de préparation, avant de pouvoir lancer les travaux. L’objectif est de restituer la flèche à l’identique, en s’appuyant sur des dessins anciens, des analyses de pierres et des recherches historiques approfondies. Il insiste sur le fait que le financement, innovant, repose principalement sur les recettes des visiteurs et le mécénat.

Le chantier offrira une expérience unique aux visiteurs, qui pourront observer les différentes étapes de la reconstruction et découvrir une vue panoramique exceptionnelle de la région parisienne, culminant à 80 mètres de hauteur. Ils auront également l’occasion d’approcher la basilique et son cloître sous un angle inédit, vivant l’aventure d’une construction historique en temps réel.

Selon l’architecte, le chantier représente bien plus qu’un simple projet de restauration : il constitue une redécouverte du patrimoine vivant, mêlant tradition et innovation, et promet une immersion totale dans le processus de construction.

Ce chantier ne se limite pas à la restauration architecturale : il valorise également les savoir-faire des artisans et sensibilise le public à l’importance de la préservation du patrimoine historique et cultuel de la France. Le financement repose sur les recettes générées par les visites du site et sur le mécénat.La cérémonie de ce vendredi marque ainsi une étape essentielle dans la renaissance de ce monument emblématique, témoin de l’histoire et de l’identité culturelle et spirituelle de Saint-Denis et de la France.

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