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Églises effondrées, cathédrales fissurées : le cri du cardinal Bo après le séisme au Myanmar

Cardinal Bo - DR
Cardinal Bo - DR
« Nous lançons un cri à la communauté internationale : aidez-nous à répondre à cette urgence humanitaire."

Alors que le nord du Myanmar est en proie au chaos après deux violents séismes survenus le 28 mars, les communautés chrétiennes subissent de plein fouet les conséquences du désastre. L’Agence Fides fait état de dégâts considérables, notamment sur les églises de Mandalay et de Taunggyi, et souligne l’absence quasi totale de secours organisés.

Le séisme survenu vendredi en Birmanie a fait plus de 1 700 morts, 400 blessés et 300 disparus. Ressenti jusqu’à Bangkok, il a causé des destructions massives. Les recherches de survivants se poursuivent dans les décombres. La Croix-Rouge a lancé un appel urgent à la solidarité pour réunir plus de 100 millions d’euros afin de venir en aide aux victimes.

À Mandalay, la situation est critique : plusieurs immeubles se sont effondrés et l’église Saint-Michel a été gravement endommagée. À Taunggyi, c’est la cathédrale Saint-Joseph qui a subi des fissures importantes. Le drame touche également d’autres confessions : une mosquée effondrée a causé la mort de vingt personnes.

Face à ce désastre, le cardinal Charles Maung Bo, archevêque de Yangon, a lancé un appel à la solidarité :

« Nous lançons un cri à la communauté internationale : aidez-nous à répondre à cette urgence humanitaire. Le peuple du Myanmar souffre non seulement des effets du séisme, mais aussi d’une guerre civile qui l’épuise depuis quatre ans. »

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Le cardinal, connu pour sa voix prophétique en faveur de la paix, souligne l’urgence d’un soutien concret, alors que le pays est déjà ravagé par les conflits internes. Dans plusieurs régions, l’État est totalement absent, comme le rapporte une source catholique locale citée par l’Agence Fides :

« Il n’y a pas d’aide organisée pour les victimes. Dans les zones non contrôlées par l’armée, tout est laissé au bon vouloir des gens ou à l’organisation des communautés. »

La junte militaire, elle, a décrété l’état d’urgence dans six régions, tout en fermant les aéroports de Naypyidaw et de Yangon. Mais pour de nombreux habitants, ces mesures ne changent rien à la réalité de l’abandon.Malgré cela, les paroisses n’ont pas interrompu leur engagement : des prières ont été organisées, des collectes improvisées, et une chaîne de solidarité s’est mise en place pour accueillir les sinistrés.

En août dernier, un incendie avait déjà détruit la cathédrale Saint-Patrick de Banmaw, aujourd’hui fragilisée par les nouvelles secousses. Une situation dramatique qui révèle, selon le cardinal Bo, « la résilience d’un peuple blessé mais debout, qui garde foi malgré la nuit ».

Ce séisme est un rappel douloureux de la vulnérabilité du Myanmar, où les infrastructures délabrées, l’absence de services publics et les tensions armées rendent toute aide humanitaire plus difficile à organiser.

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