Évêque de Chartres (+ 1028)
Évêque de Chartres de 1006 à sa mort en 1028, saint Fulbert demeure une figure emblématique de l’Église médiévale, à la croisée de la foi, du savoir et de l’art liturgique. Son nom, d’origine germanique ,Fulc, le peuple, et Bert, brillant ,semble préfigurer la lumière qu’il apportera à son époque.
Formé à l’école de Reims sous la direction de Gerbert d’Aurillac, futur pape Sylvestre II, Fulbert se distingue rapidement par sa vivacité d’esprit et sa rigueur intellectuelle. Gerbert, devenu pontife, l’appelle à Rome, signe de la confiance qu’il porte à ce disciple promis à un avenir éclatant. De retour en France, Fulbert devient le précepteur du fils d’Hugues Capet. Son autorité morale et sa réputation de pédagogue le conduisent à fonder à Chartres une école cathédrale qui rayonnera dans tout l’Occident médiéval. On y enseigne non seulement la théologie, mais aussi les sciences telles que la géométrie, la médecine ou la philosophie. Cette ouverture à l’intelligence de la foi et du monde fait de Fulbert un maître profondément enraciné dans la tradition chrétienne, mais attentif aux savoirs humains.
Nommé évêque de Chartres en 1006, Fulbert s’attache à remplir sa charge avec intégrité et fidélité. Il défend l’indépendance de l’Église, tout en œuvrant à la paix entre les puissants, notamment en cherchant à réconcilier le roi de France avec le comte de Blois. Pasteur vigilant, il ne néglige ni la prière ni le soin pastoral. Son attachement à la liturgie le pousse à mettre ses talents musicaux au service du culte. Son amour pour la Vierge Marie transparaît dans ses compositions liturgiques : Notre-Dame, à Chartres, devient sous son impulsion la souveraine protectrice de la cité.
En 1020, la cathédrale de Chartres est ravagée par un incendie. Fulbert se mobilise avec ardeur pour sa reconstruction. Il sollicite des dons, rassemble les énergies, et lance les travaux d’une nouvelle basilique. La crypte de l’édifice qu’il fit ériger est encore visible aujourd’hui, témoin de son zèle et de sa vision. C’est également un hymne de pierre à la gloire de la Vierge, que Fulbert contribua à faire aimer toujours davantage par le peuple chrétien.
« Un écolâtre savant, un écrivain et un poète, un évêque, un bâtisseur et le conseiller des grands » : ces mots de Claude Génin résument bien l’héritage multiforme de Fulbert. Le diocèse de Chartres, en 2006, a tenu à célébrer le millénaire de son épiscopat, soulignant ainsi l’importance de ce pasteur dont l’œuvre spirituelle, intellectuelle et artistique marque encore l’âme de Chartres.
Saint Fulbert est mort en 1028. Sa mémoire reste vivante dans la prière de l’Église, particulièrement dans le diocèse de Chartres, qui continue de vénérer ce serviteur fidèle de Dieu et de Notre-Dame.
Avec nominis
