Pèlerin, mendiant (+ 1783)
Né en 1748 à Amettes, dans le Pas-de-Calais, Benoît-Joseph Labre est l’aîné d’une famille de quinze enfants. Fils de laboureur, il passe son enfance dans les champs, partageant le travail de la terre avec son père. Très tôt, il manifeste le désir de consacrer sa vie à Dieu.
À 19 ans, il tente d’entrer chez les Chartreux, puis chez les Trappistes. Mais sa santé fragile et son jeune âge sont des obstacles répétés. Il est accueilli un temps à la chartreuse de Montreuil-sur-Mer, mais en est renvoyé. À Soligny-la-Trappe, puis à Sept-Fons, il est refusé. Le père abbé lui déclare : « Dieu vous veut ailleurs. » C’est alors qu’il comprend que sa vocation ne sera pas monastique mais itinérante.Dès lors, Benoît-Joseph Labre adopte un mode de vie radicalement pauvre. Il devient pèlerin et mendiant, parcourant à pied près de 30 000 kilomètres à travers la France, l’Espagne, la Suisse, l’Allemagne et les Pays-Bas. Il vit dans le plus grand dénuement, dort à la belle étoile ou dans les ruines, partage les soupes populaires, endure les moqueries, et consacre de longues heures à la prière silencieuse.
C’est à Rome qu’il finit par s’établir, sans jamais renoncer à sa vie de pénitence. Il fréquente quotidiennement les églises, notamment Sainte-Marie-des-Monts. Il réside avec d’autres pauvres dans les ruines du Colisée. Ce qu’il reçoit, il le redistribue. Ceux qui l’ont confessé témoignent de son humilité et de la profondeur de sa vie intérieure.Le mercredi saint 1783, il est trouvé inanimé sur les marches de l’église Sainte-Marie-des-Monts. Il meurt à l’âge de 35 ans. Très vite, sa réputation de sainteté se répand dans la ville de Rome. Le peuple, les enfants et les fidèles le proclament saint, et des miracles sont rapportés sur sa tombe. Un culte populaire s’installe rapidement.
Il est béatifié par Pie IX en 1860, puis canonisé par Léon XIII le 8 décembre 1883. Le poète Paul Verlaine lui rendra hommage en le qualifiant de « la seule gloire française du XVIIIe siècle, mais quelle gloire ! ».Chaque année, une neuvaine est organisée à Amettes à la fin du mois d’août. Saint Benoît-Joseph Labre reste, pour de nombreux croyants, une figure de dépouillement évangélique et de fidélité dans l’épreuve.
Avec nominis