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Après François : une Église en deuil, un conclave en préparation

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Ce mardi matin, à 9h, les cardinaux se réuniront pour la première Congrégation générale au Vatican. Tandis que le monde catholique entre dans une période de deuil et d’attente, l’Église se prépare à prendre des décisions décisives pour l’avenir.

L’après-François a déjà commencé. Si l’état de santé du Souverain Pontife laissait présager une issue proche, sa mort survenue peu après sa dernière apparition pascale a surpris par sa soudaineté. Il restera celui qui, selon les mots rapportés par Ecclesia, « n’est pas descendu de la croix jusqu’au bout », refusant jusqu’au dernier moment d’imiter le geste de renonciation accompli par Benoît XVI.

La première Congrégation générale des cardinaux est convoquée pour ce mardi 22 avril à 9h, dans l’Aula du Synode. Tous les cardinaux – même ceux âgés de plus de 80 ans – ont été invités à participer. Seuls ceux déjà présents en Italie seront sans doute en mesure d’y assister dès aujourd’hui.

Le cardinal doyen Giovanni Battista Re a rappelé aux participants le code vestimentaire : soutane noire filetée de rouge, ceinture rouge, calotte et croix pectorale. La scène habituelle se reproduira sans doute ce matin : reporters massés autour du Palais du Saint-Office dans l’espoir d’une déclaration, et cardinaux de passage accueillis par une nuée de micros.

Parmi les premières décisions attendues : la date des funérailles de François. La piste la plus probable reste le samedi 26 avril, afin d’éviter une coïncidence délicate avec les commémorations du 80e anniversaire de la Libération en Italie.

Rome se prépare à accueillir les chefs d’État et de gouvernement du monde entier, dont le président américain Donald Trump et le président argentin Javier Milei. Il faudra aussi fixer le début de l’hommage populaire à la dépouille du pape, vraisemblablement à partir de mercredi matin dans la basilique Saint-Pierre.

Le conclave, selon l’Ordo Exsequiarum Romani Pontificis, devra débuter entre le 5 et le 10 mai, c’est-à-dire entre le 15e et le 20e jour après la mort du pontife.

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Les cardinaux de plus de 80 ans ne voteront pas au conclave, mais ils peuvent participer aux congrégations préparatoires, selon Universi Dominici Gregis. Beaucoup devraient être présents, sauf raisons de santé majeures. Le climat est à la parole libérée, après un pontificat souvent qualifié de « déroutant » voire « ambigu » par plusieurs observateurs, mais sur lequel peu osaient s’exprimer ouvertement.

Hier, la place Saint-Pierre n’était pas pleine – lundi de Pâques oblige. Après le rosaire présidé par le cardinal Mauro Gambetti, un seul cri s’est élevé dans la foule pour invoquer le nom du pape défunt, timidement repris par les fidèles.

Bougies et fleurs ont été déposées devant l’obélisque, tandis que les exemplaires historiques de L’Osservatore Romano annonçant le décès se vendaient en masse. Seule banderole visible : celle des « pères séparés », déroulée devant la place Pie XII, sous les caméras du monde entier.

Dans les jours à venir, l’émotion collective devrait remplir la place et la basilique. De nombreux pèlerins ayant prévu de venir pour la canonisation du bienheureux Carlo Acutis, initialement prévue le 27 avril, maintiendront probablement leur venue, bien que la cérémonie ait été reportée. Ce sera l’occasion de prier pour celui qui avait signé les décrets de canonisation du jeune lombard, devenu un symbole pour la jeunesse catholique.

Alors que l’Église entre dans une nouvelle phase, le Sacré Collège est à l’aube de choix cruciaux. Le prochain pontificat s’inscrira-t-il dans la continuité du « changement de paradigme » ou dans une volonté de recentrage ? La réponse viendra peut-être d’un conclave qui, déjà, s’annonce très observé.

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