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Pape François : la critique est nécessaire, mais pas suffisante

Le Pape François en confession lors des Journées mondiales de la jeunesse 2013 à Rio - DR
Le Pape François en confession lors des Journées mondiales de la jeunesse 2013 à Rio - DR
La critique du Pape François n’est pas un affront à la personne du Pontife, mais une nécessité pour la sauvegarde de la vérité et de l’unité de l’Église.

À l’heure où l’Église se prépare à choisir un nouveau Souverain Pontife, il est important de porter un regard lucide sur le pontificat de François. La critique de ses choix, loin d’être un acte de dénigrement, est un impératif pour l’unité et la clarté doctrinale. Mais ce n’est pas suffisant : une réflexion plus profonde et un retour aux fondements de la Doctrine chrétienne sont essentiels pour restaurer la mission authentique de l’Église.

Ces derniers jours, certains se sont offusqués des critiques formulées à l’encontre du pontificat du Pape François. Après son décès, certains ont jugé que l’on devrait suspendre toute analyse critique en son égard, et se concentrer uniquement sur ses réalisations positives. D’autres encore ont appelé à se concentrer sur le prochain conclave, en priant pour que l’Église choisisse un successeur à la hauteur de la situation.

Toutefois, il est impératif de souligner que l’exercice d’une critique saine et respectueuse n’est pas une violation du respect dû au Pape, mais un acte nécessaire pour la santé et l’unité de l’Église.

La critique du Pape François n’est pas une attaque personnelle. Aucun journaliste catholique, conservateur ou non, ne prétend juger la personne du Pape, car seul Dieu connaît véritablement le cœur de chacun. Cependant, il est du devoir des fidèles et des pasteurs d’examiner les décisions prises au cours de son pontificat. L’Église n’est pas un terrain d’immunité totale où toute remise en question est proscrite. Une analyse critique, surtout après un pontificat aussi significatif, est un acte de responsabilité envers l’Église et ses fidèles.

Il ne s’agit pas de mesurer la balance des réussites et des échecs du Pape François, mais de porter un jugement objectif sur les conséquences profondes de ses choix. Ces 12 années de pontificat ont donné lieu à des décisions dont les répercussions sont encore palpables aujourd’hui. Qu’on l’accepte ou non, l’Église traverse une période de division et de confusion qui ne saurait être ignorée. L’absence de remise en question constructive pourrait faire perdurer cette crise.

Le Pape François a initié une série de réformes qui ont rompu avec la continuité traditionnelle de l’Église. Si certains y voient une volonté de rénover l’Église, pour d’autres, ces réformes ont bousculé des enseignements anciens et provoqué une fracture au sein du corps ecclésial. Au lieu d’une réforme dans la continuité, fidèle à l’enseignement des Papes précédents, le pontificat François a favorisé une rupture qui n’a pas su préserver l’unité doctrinale et liturgique. Ce qui aurait dû être un renouveau dans la fidélité au Christ a semblé parfois être une mise à mal de la vérité catholique, que ce soit par des déclarations floues sur la famille, la moralité ou le rôle de l’Église dans le monde.Il est de notre devoir de réagir face à cette rupture et de demander des comptes sur les résultats de ce choix. L’Église n’est pas une institution qui peut se permettre d’ignorer sa propre histoire et ses traditions sous prétexte de s’adapter aux temps modernes.

La critique n’est donc pas un acte de rébellion mais un acte de défense de ce qui fait l’essence de l’Église catholique : sa fidélité à l’enseignement du Christ et à la transmission de la foi.

Critiquer le pontificat du Pape François ne doit pas être perçu comme une volonté de nuire, mais comme une réflexion honnête et nécessaire. L’Église est un corps vivant, et une critique constructive est un moyen de l’orienter vers son but : servir le Christ et prêcher la vérité.

Il n’y a pas de place dans l’Église pour une idolâtrie papale, qui ferait du Pape une figure intouchable, au-dessus de toute critique. Ce serait un contresens théologique.

Si l’on accepte que l’Église puisse être confrontée à des crises doctrinales ou pastorales, il est légitime de questionner des choix qui ont conduit à la confusion parmi les fidèles.

La liberté de critiquer le Pape est un droit fondamental dans l’Église. Cela ne signifie pas que nous devons agir avec mépris ou violence verbale, mais cela signifie que nous devons être libres de poser des questions et d’évaluer les conséquences des actions du Pontife. Une critique saine, guidée par la charité et la vérité, est un bienfait pour l’Église. Elle permet de restaurer la clarté, d’unir les fidèles autour de la vérité révélée, et d’éviter que des erreurs ne se propagent sous prétexte de « respect absolu » pour l’autorité papale.

À l’approche du conclave qui élira son successeur, cette liberté de critiquer devient plus cruciale que jamais. Les cardinaux doivent choisir un Pape qui saura restaurer l’unité doctrinale de l’Église et la diriger dans la vérité et la fidélité à la Tradition. Cela nécessite de faire un bilan des 12 années de pontificat du Pape François, et de tirer les leçons de ses erreurs.

En tant que membres du peuple de Dieu, nous avons le droit de nous interroger et de formuler des critiques constructives pour guider l’Église dans cette période de transition.

La critique du Pape François n’est pas un affront à la personne du Pontife, mais une nécessité pour la sauvegarde de la vérité et de l’unité de l’Église. Nous devons pouvoir questionner, examiner et discuter des choix effectués durant ce pontificat, tout en restant fidèles à la mission de l’Église. La critique est une forme de discernement, une lumière dans les ténèbres, permettant à l’Église de rester sur le chemin de la vérité et d’accomplir pleinement sa mission évangélisatrice.

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